"Ils m'ont dit que je détenais des armes et on m'a accusé de trouble à l'ordre public", a précisé Diomandé Megbé par téléphone à l'AFP. "J'ai dit que je ne me reconnaissais pas dans tout ça. Et après, j'ai été libéré", a-t-il expliqué.
Diomandé Megbé avait été arrêté à l'hôpital de Bouaké où plusieurs blessés sont internés après la dispersion d'une manifestation de "démobilisés" mardi. Quatre personnes ont été tuées lors de l'intervention des forces de l'ordre qui accusent les manifestants d'avoir dégoupillé une grenade offensive. Les "démobilisés" disent avoir été victimes de tirs à balles réelles.
Les "démobilisés" sont d'anciens rebelles qui n'ont pas été intégrés à l'armée, contrairement aux soldats qui s'étaient mutinés il y a une dizaine de jours à Bouaké et dans d'autres villes de Côte d'Ivoire pour obtenir le versement de primes.
Environ 6.000 "démobilisés" réclament 18 millions de francs CFA de primes (27.000 euros) chacun alors que les 8.400 soldats mutinés ont obtenu 12 millions de F CAF par tête (18.000 euros) après avoir mené deux mouvements en janvier et mai.
Amnesty International a demandé mercredi aux autorités ivoiriennes d'ouvrir une enquête indépendante après les mutineries et les manifestations des "démobilisés" qui ont fait 8 morts au total en mai.
Les mutineries, qui avaient paralysé les activités pendant plusieurs jours, ont fait au total quatre morts et neuf blessés dans tout le pays, selon le bilan du gouvernement. Un accord a permis de mettre fin au mouvement.
Avec AFP