Après des semaines d'imbroglio juridique, les urnes vont enfin désigner le successeur d'Ellen Johnson Sirleaf, seule femme à avoir été élue chef d'Etat en Afrique.
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Les bureaux de vote ont ouvert comme prévu à 08H00 (GMT et locales) et resteront accessibles jusqu'à 18H00 pour les quelque 2,1 millions d'électeurs enregistrés. Les premiers résultats sont attendus dans les prochains jours.
Le Liberia est un pays anglophone d'Afrique de l'Ouest meurtri par quatorze ans de guerre civile (quelque 250.000 morts entre 1989 et 2003), puis par l'épidémie d'Ebola dont il peine à se redresser.
Il vit encore sous l'ombre de Charles Taylor, 69 ans, premier ex-chef d'État (1997-2003) condamné par la justice internationale depuis les procès de responsables nazis à Nuremberg, à l'issue de la Deuxième guerre mondiale.
Il purge en Grande-Bretagne une peine de 50 ans de prison pour des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre perpétrés en Sierra Leone voisine.
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Arrivés tôt, les électeurs ont pu voter rapidement, sans que se constituent de longues files comme au premier tour le 10 octobre, ont constaté des journalistes de l'AFP dans plusieurs bureaux de la capitale.
Pour éviter les problèmes, le registre national des électeurs a été revu par la Commission électorale nationale (NEC) et les listes des inscrits affichées plusieurs jours à l'avance à l’extérieur des centres de vote.
"Cette fois tout est OK. J'ai très facilement trouvé l'endroit où je devais voter, il y avait quelqu'un dès l'entrée pour me diriger. C'est génial", se réjouissait Gabriel Peters, un électeur de 27 ans.
"Nous allons gagner! Parce que le peuple croit en nous et sait que nous sommes les meilleurs", a lancé le vice-président Joseph Boakai, 73 ans, après avoir déposé son bulletin dans la banlieue proche de Monrovia.
"Nous accepterons le résultat, sous réserve qu'il rencontre toutes les normes", a ajouté celui qui a contesté pendant des semaines l'issue du premier tour et qui n'a pu réunir qu'une centaine de militants à son quartier général dimanche soir.
'Journée historique'
George Weah a également voté mardi en milieu de matinée, acclamé par une foule alors qu'il se rendait dans son bureau de vote, également à Monrovia.
"C'est un jour historique. Je sais que je vais gagner. Puis je mettrai mon équipe au travail pour mettre en oeuvre un bon programme pour cette grande nation", a déclaré Weah, qui, à 51 ans, reste très populaire auprès des jeunes.
Le seul Ballon d'Or africain, qui a marqué les esprits en rassemblant samedi des dizaines de milliers de partisans dans le plus grand stade de Monrovia, a appelé les électeurs à se rendre aux urnes pacifiquement.
Initialement prévu le 7 novembre, le second tour avait été suspendu in extremis par la Cour suprême à la suite de recours du candidat arrivé troisième le 10 octobre, Charles Brumskine (9,6%), appuyé par M. Boakai (28,8%), qui avait dénoncé des "fraudes et irrégularités".
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La date finalement choisie a perturbé les célébrations de Noël et fait craindre une baisse de la participation.
Star du PSG et du Milan AC dans les années 1990,Weah, qui avait viré en tête avec 38,4% des voix, part favori. Il bénéficie du ralliement du sénateur et ancien chef de milice Prince Johnson (8,2%) et du parti de Charles Brumskine.
Il s'est fait élire en 2014 sénateur de la province de Montserrado, la plus peuplée du pays, et a choisi comme colistière Jewel Howard-Taylor, ex-femme de Charles Taylor et influente sénatrice de Bong, autre important réservoir de voix.
Et il affirme avoir tiré les leçons de ses deux échecs face au "ticket" présidentiel Sirleaf-Boakai, comme candidat à la présidence en 2005 puis à la vice-présidence en 2011. "Cela ne peut pas se reproduire", a-t-il dit mardi.
Mme Sirleaf, qui ne pouvait plus se représenter, cédera le 22 janvier le pouvoir à son successeur, élu pour six ans.
Ce scrutin marquera ainsi la première transition démocratique depuis trois générations au Liberia.
Il tournera également une page dans l'histoire nationale. Car aucun des deux candidats n'appartient à l'élite "américano-libérienne", issue d'esclaves affranchis qui a dominé la plus ancienne république d'Afrique depuis sa création, à l'exception de la présidence de Samuel Doe (1980-1990).
Avec AFP