La police est intervenue à la mi-journée en utilisant des gaz lacrymogène, après avoir été la cible de projectiles, pour empêcher quelques centaines de manifestants de se diriger vers le Parlement. Les forces de l'ordre ont procédé à plusieurs arrestations.
La manifestation était organisée par un collectif composé de dizaines d'associations de la société civile, y compris des pans de la jeunesse ayant porté l'ex-footballeur star au pouvoir en janvier 2018, réunies au sein d'un Conseil des patriotes (COP) et soutenues par des partis de l'opposition.
Sous une pluie battante, les manifestants étaient nettement moins nombreux que lors d'un premier rassemblement organisé par le COP le 7 juin et qui s'était déroulé sans incident.
Lire aussi : Manifestation au Liberia: George Weah confronté à son premier test grandeur natureLe Conseil des patriotes réclame depuis des mois des mesures pour améliorer les conditions de vie. Il affirme vouloir maintenir la pression tant que ses revendications ne seront pas entendues, ne croyant pas aux promesses de dialogue de George Weah.
Le chef de l'Etat a connu un autre revers en fin d'après-midi, lorsqu'il est apparu que l'un des leaders du Conseil des patriotes, Darius Dillon, était en passe de remporter l'élection sénatoriale partielle qui s'est tenue lundi dans le comté de Montserrado, qui inclut Monrovia.
Selon des résultats portant sur la moitié des bureaux de vote, Darius Dillon (Liberty Party) a remporté près de 54% des suffrage, contre 37% pour Paulita Wie, la candidate du Congress for Democratic Change (CDC), la formation de George Weah, dont le comté de Montserrado est un bastion traditionnel.
En fin d'après-midi, des heurts ont opposé des partisans de Darius Dillon qui fêtaient la victoire dans leur quartier général à de jeunes supporters du CDC. Des projectiles ont été lancés et la police à fait usage de gaz lacrymogène, selon une correspondante de l'AFP, qui a constaté que deux partisans de l'opposition et deux de la majorité avaient été blessés.
La manifestation et la probable victoire de l'opposition dans l'élection partielle sont intervenues au lendemain de l'acquittement général de huit anciens responsables politiques, dont un ex-président du Parlement, Alex Tyler, soupçonnés de corruption.
Ils étaient poursuivis depuis 2016 après avoir été mis en cause dans un rapport de l'ONG Global Witness accusant la compagnie minière britannique Sable Mining de pratiques de corruption pour s'assurer des concessions de minerai de fer au Liberia et en Guinée.
Le 7 juin, plusieurs milliers de manifestants avaient réclamé des mesures pour résorber la crise économique dans ce petit pays pauvre d'Afrique de l'Ouest, un tribunal spécial pour juger les responsables de la guerre civile (1989-2003) et le renforcement de la lutte contre la corruption.
Elu successeur de la présidente Ellen Johnson Sirleaf (2006-2018) sur un programme de résorption de la pauvreté et de lutte contre la corruption, l'ex-star du PSG et du Milan AC peine à redresser l'économie, à juguler l'inflation et à lutter contre la corruption 17 mois après son arrivée au pouvoir.
Avec AFP