Liberté de la presse: la Namibie en tête de file en Afrique, l'Érythrée en dernière place

Un journaliste examine les forces de sécurité debout pour empêcher une foule de plusieurs centaines de journalistes et de membres du public de manifester devant le Palais des Congrès de Lomé, le 19 février 2013.

La liberté de la presse a reculé en Afrique au cours de l'année écoulée, selon un rapport publié mardi par Reporters sans frontières, une organisation à but non lucratif qui milite en faveur d'une presse libre dans le monde entier.

Le rapport, dont la première édition remonte à 2002, classe 180 pays sur la base de critères tels que l'indépendance des médias, la qualité du cadre juridique relatif à l'exercice de leur métier et la sécurité des journalistes.

Selon le rapport, à travers le monde, la pandémie du nouveau coronavirus a causé des dommages à la profession de journaliste. D'une part, les hommes et les femmes des médias ont subi des pertes de revenus difficilement remplaçables, et d'autre part, dans de nombreux pays les autorités ont utilisé la pandémie comme prétexte pour réprimer la liberté de la presse.

La Namibie montre l'exemple, l'Érythrée en dernière place

En Afrique, la Namibie est le pays qui respecte le plus la liberté des journalistes. Elle se classe au 24e rang mondial, loin devant des pays plus développés comme les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, l'Italie et le Japon. Cette démocratie d'Afrique australe est suivie sur le continent par le Cap-Vert, le Ghana, l'Afrique du Sud et le Burkina Faso, champion parmi les pays francophones.

À l'autre bout du spectre, l'Érythrée est le pays d'Afrique où la liberté de la presse est la plus menacée. Le pays occupe le 180e rang mondial sur 180 pays. Le deuxième pays africain le plus hostile aux journalistes Djibouti, qui occupe le 176e rang mondial. Avec la Chine, le Turkménistan et la Corée du Nord, ils complètent la liste des cinq pays les plus répressifs envers les journalistes dans le monde.

Pratiques arbitraires

En dépit de la vague de libéralisation qui a soufflé sur le continent africain dans les années 1990, il existe des pratiques arbitraires telles que la coupure du réseau internet en période électorale dans certains pays, comme c'était récemment le cas au Congo Brazzaville et en Ouganda. Il y a aussi le sempiternel problème de l’emprisonnement arbitraire des journalistes. C'est le cas au Cameroun et en Algérie, par exemple.

Fidèle à sa tradition plutôt tristement célèbre en matière de liberté de la presse, l’Afrique centrale est encore au fond de la pyramide, selon RSF.

Sur 180 pays dans le monde, le tout premier pays de l’Afrique centrale, le Gabon, se pointe au 117e rang mondial. La Tunisie, 73e mondial, est le premier élève en matière de liberté de la presse dans le Maghreb.