"Après huit mois d'injustice, notre camarade Yahaya Badamassi vient de quitter la maison d'arrêt de Zinder accompagné de parents, camarades, amis et connaissances", a annoncé sur sa page facebook Kaka Touda, un membre de l'ONG Alternative espace citoyens (AEC).
"Notre camarade Yahaya Badamassi est libre, la cour d'appel de Zinder a confirmé la décision du premier juge (de première instance) qui n'avait retenu aucune charge contre lui", a indiqué AEC, dont Yahaya Badamassi est le responsable pour Zinder (centre-sud), la deuxième ville du pays.
Il y était emprisonné depuis avril, après une manifestation contre la loi de finances.
En août, à l'issue de son procès en première instance, il avait bénéficié d'un "non-lieu" mais avait été gardé en prison après appel du parquet.
L'activiste avait été arrêté en avril et inculpé "d’abord pour 'organisation et participation à une manifestation interdite et destruction de biens publics' puis pour 'participation à un mouvement insurrectionnel et conspiration contre la sécurité de l'État'", selon Amnesty International.
Lire aussi : Appel à la libération des défenseurs des droits de l’homme jugés pour manifestation interdite au Niger"Badamassi a été arrêté et incarcéré uniquement en raison de ses activités pacifiques de défense des droits humains. Il doit être libéré immédiatement et sans condition", avait estimé Kiné Fatim Diop, chargée de campagnes pour l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International, dans un communiqué publié mardi.
Amnesty réclame également la libération de Sadat Illiya Dan Malam, un autre activiste de Zinder, détenu depuis le 18 avril pour "participation à un mouvement insurrectionnel et conspiration contre la sécurité de l'État".
L'incarcération des deux activistes est liée aux manifestations contre la loi de finances 2018, a relevé l'organisation de défense des droits de l'homme.
Depuis octobre 2017, un collectif de la société civile, de l'opposition politique et de quelques syndicats a régulièrement organisé des manifestations dans la capitale et plusieurs autres villes pour demander l'abrogation de la loi de finances jugée "antisociale".
Ils reprochaient au gouvernement d'avoir créé de nouvelles taxes et de nouveaux impôts et surtout d'avoir "accordé des cadeaux fiscaux d'une vingtaine de milliards de francs CFA" (une trentaine de millions d'euros) aux compagnies de téléphonie.
A Niamey, une vingtaine de personnes avaient été arrêtées et écrouées, dont certaines ont été remises en liberté après avoir avoir purgé des peines de plusieurs mois de prison.