La cour d'appel d'Al-Bayda, à 800 km à l'est de Tripoli, a prononcé son verdict à l'encontre de "personnes appartenant à une bande criminelle ayant organisé le départ par la mer de migrants clandestins (...) à bord d'une embarcation vétuste, entraînant la mort de 11 d'entre eux", selon un communiqué du bureau du Procureur.
Lire aussi : Appels à l'aide pour les migrants expulsés dans le désert tunisienLe bureau du Procureur, qui n'a pas précisé l'identité ni la nationalité des accusés, a indiqué que 37 personnes ont été jugées coupables, cinq ayant été condamnées à la réclusion à perpétuité, neuf à 15 ans de prison et les autres à un an d'emprisonnement.
La Libye est un important point de passage pour des dizaines de milliers de migrants cherchant à gagner l'Europe, majoritairement issus de pays d'Afrique subsaharienne. En raison du chaos qui a suivi la révolte de 2011, le pays d'Afrique du Nord est devenu une plaque tournante du trafic d'êtres humains sur le continent.
Dans un rapport publié en mars, la mission d'enquête de l'ONU sur la situation des droits humains en Libye a affirmé que des migrants piégés en Libye étaient réduits à l'esclavage sexuel, un crime contre l'humanité. Ce groupe d'experts avait déjà évoqué de probables crimes contre l'humanité dans les centres de détention contre les migrants en Libye, mais c'était la première fois qu'il se penchait sur la question de l'esclavage.
En octobre 2021, les Etats-Unis et l'ONU ont imposé des sanctions à un Libyen, Osama Al Kuni Ibrahim, accusé d'"abus horribles contre des migrants" subsahariens dans un centre de détention en Libye.