Libye : Ayrault appelle Sarraj à trouver un compromis avec les autorités de l'est

Fayez Sarraj - Premier ministre libyen

Le chef de la diplomatie française, Jean-Marc Ayrault, a appelé vendredi le Premier ministre libyen, Fayez al-Sarraj, à trouver un "compromis" avec le Parlement de Tobrouk (est) et le général controversé Khalifa Haftar, qui ne reconnaissent pas l'autorité du gouvernement d'union nationale de M. Sarraj.

"En Libye, la menace terroriste et la prolifération des trafics constituent des défis urgents", a déclaré M. Ayrault devant les ambassadeurs français réunis à Paris pour la rentrée diplomatique.

"Malgré le scepticisme, un gouvernement d'union nationale (GNA) s'est mis en place sous la direction de M. Sarraj, dont je salue le courage", a poursuivi le ministre.

"Pour éradiquer Daech, il lui faut désormais prendre le contrôle de toutes les institutions et de l'ensemble du territoire. Mais il lui faut trouver un compromis avec le parlement de Tobrouk et le général Haftar", qui commande les forces armées de l'est, a ajouté M. Ayrault. "La France est prête à soutenir ces efforts en liaison avec les puissances régionales, à commencer par l'Egypte", qui soutient le général Haftar, considéré comme un rempart contre les islamistes.

La France soutient le fragile gouvernement de M. Sarraj, mis en place sous égide de l'ONU et internationalement reconnu, mais contesté par le Parlement de Tobrouk et le général Haftar. Toutefois, des militaires français sont présents dans l'est du pays. Paris avait été contraint de le reconnaître lors de la mort de trois d'entre eux mi-juillet alors qu'ils menaient une mission de renseignement auprès des forces d'Haftar.

Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est livrée aux milices armées et minée par des luttes de pouvoir et des violences qui ont favorisé la montée en puissance des jihadistes du groupe État islamique.

Les forces loyales au GNA, appuyées par des bombardements américains, combattent l'EI à Syrte, à 450 km à l'est de Tripoli.

Le président François Hollande a annoncé en début de semaine qu'il recevrait prochainement à Paris M. Sarraj.

Avec AFP