"Un gouvernement imposé depuis l'étranger ne bénéficiant pas du consensus des Libyens" (...) "n'a pas sa place parmi nous", a indiqué dans un communiqué le gouvernement de Tripoli.
Il est le premier des deux gouvernements rivaux libyens à réagir à la proclamation samedi de l'entrée en fonction d'un cabinet d'union nationale. Les autorités reconnues par la communauté internationale, qui siègent à Tobrouk (est), sont restées silencieuses.
L'entrée en fonction de ce gouvernement d'union nationale a été proclamée par le conseil présidentiel, un organe composé de membres de factions rivales libyennes et mis en place par un accord interlibyen négocié en décembre sous l'égide de l'ONU.
Cet accord prévoyait cependant que, pour entrer en fonction, le gouvernement d'union doive bénéficier d'un vote de confiance du Parlement de Tobrouk, ce qui n'a pas eu lieu.
Le conseil présidentiel a justifié sa décision samedi en affirmant que le gouvernement d'union était soutenu par la centaine de parlementaires du Parlement de Tobrouk qui avaient affirmé le mois dernier avoir été "empêchés par la force" de voter.
Dimanche, les Etats-Unis, la France, l'Italie, la Grande-Bretagne et l'Allemagne ont appelé le gouvernement d'union à s'installer rapidement à Tripoli et "les institutions publiques libyennes à faciliter un transfert ordonné et pacifique du pouvoir".
Dans son communiqué, le gouvernement de Tripoli n'a pas écarté la possibilité qu'un gouvernement d'union s'installe dans la capitale mais à condition qu'il soit "issu d'un accord libyo-libyen", sans ingérence étrangère, et que ses membres soient choisis "en Libye".
Le chef désigné du gouvernement d'union, l'homme d'affaires Fayez al-Sarraj, n'est pas en Libye, ni certains de ses ministres.
La Libye est déchirée par des violences entre factions armées depuis la chute du dictateur Mouammar Kadhafi en 2011. Le groupe jihadiste Etat islamique (EI) a profité de cette instabilité pour s'y implanter en 2014 puis accroître son influence.
Avec AFP