Libye: les autorités de Tripoli annoncent la capture du chef de l'EI à Sabrata

Le camp d'entrainement du groupe Etat islamique bombardé par l'aviation américaine à Sabrata, le vendredi 19 février 2016. Photo (Sabratha Municipal Council via AP)

Le chef de l'organisation Etat islamique (EI) pour la ville de Sabrata, proche de la capitale libyenne, a été capturé avec deux de ses compagnons, a annoncé jeudi le ministère de l'Intérieur du gouvernement de Tripoli non reconnu par la communauté internationale.

Le groupe jihadiste s'est emparé en 2015 de la ville portuaire de Syrte et ses environs à 450 km à l'est de Tripoli, avant d'y installer sa base, mais il tente d'étendre son influence dans le pays en pleine tourmente depuis la révolte qui a chassé Mouammar Kadhafi du pouvoir en 2011.

"L'émir de l'EI pour la ville de Sabrata (70 km à l'ouest de Tripoli) Mohammad Saad al-Tajouri, surnommé Abou Sleimane et chargé par les autorités djihadistes de Syrte de cette mission" a été capturé, a indiqué sur sa page Facebook l'unité "des Forces spéciales de dissuasion" du ministère.

La Libye est divisée entre deux autorités rivales, celle reconnue par la communauté internationale installée à Tobrouk (est) et une autre basée à Tripoli menée par la coalition de milices Fajr Libya.

Le communiqué fait également état de l'arrestation au cours de la même opération du "collaborateur (du chef local de l'EI) Salem al-Omari, surnommé Abou Zeid, ainsi que Ahmad Dahim, surnommé Abou Hamza al-Tajouri, qui a coordonné leur déplacement et installation à Sabrata ".

Cette opération intervient deux jours après que des combattants de l'EI ont réussi à occuper pendant plusieurs heures le centre de Sabrata, avant d'en être chassés par la coalition Fajr Libya dont 18 miliciens ont perdu la vie.

C'était la première fois que le groupe extrémiste se manifestait dans Sabrata, ville située sur la route côtière liant Tripoli à la frontière tunisienne.

Vendredi dernier, un raid aérien américain contre un camp de l'EI à Sabrata a tué 50 personnes, dont un responsable tunisien de l'organisation ainsi que deux Serbes qui avaient été enlevés en novembre en Libye. Le ministère américain de la Défense a cependant nié être responsable de leur mort.

Avec AFP