La Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul) a salué "une étape importante vers l'instauration d'une paix durable en Libye". Aucun calendrier précis de retrait n'a cependant été annoncé après ces discussions menées sous l'égide du Sénégalais Abdoulaye Bathily, l'émissaire de l'ONU pour la Libye.
Lire aussi : Le géant italien Eni va investir 8 milliards de dollars dans le gaz libyenD'avril 2019 à juin 2020, Khalifa Haftar, l'homme fort de l'est de la Libye, a eu recours à des combattants tchadiens, soudanais, nigériens et syriens, mais surtout à des mercenaires du groupe privé russe Wagner, dans sa tentative ratée de s'emparer de la capitale Tripoli.
Depuis, des centaines de membres du groupe Wagner sont restés actifs dans l'est, la zone des terminaux pétroliers, et dans le sud de la Libye après le départ d'une partie de leurs effectifs vers le Mali ou vers l'Ukraine pour combattre aux côtés de l'armée russe.
Il n'existe pas de chiffres précis sur les effectifs militaires et paramilitaires étrangers en Libye, mais leur présence, estimée par les Nations unies à plus de 20.000 fin 2021, pèse sur les efforts visant au dénouement de la crise politique et institutionnelle dans ce pays d'Afrique du Nord.
Dans l'ouest, où siège le gouvernement reconnu par l'ONU, la présence de militaires turcs n'est pas un secret. Présents à Tripoli près de l'aéroport de Mitiga et plus à l'ouest, sur la base aérienne d'al-Wetyah, des officiers organisent des exercices à destination des militaires et cadets libyens.
La Commission militaire conjointe 5+5, composée de cinq militaires de chaque camp, planche sur l'épineux dossier de la présence sur le sol libyen de milliers de mercenaires et combattants étrangers.
Leur départ était prévu par le cessez-le-feu signé par les membres de cette même commission en octobre 2020. La Libye est en proie à une crise politique majeure depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, minée par les divisions entre l'Est et l'Ouest et par les ingérences étrangères.
Deux gouvernements rivaux se disputent aujourd'hui le pouvoir, l'un basé à Tripoli, l'autre à Syrte (centre). L'est et une partie du sud sont contrôlés de facto par le maréchal Haftar.
Un double scrutin présidentiel et législatif, initialement prévu en décembre 2021 pour stabiliser le pays, a été reporté sine die, en raison de divergences sur la base juridique des élections et la présence de candidats controversés.