Lors de l'accord sur les migrants, l'Union européenne accepte un principe appelé "un pour un"

Un policier escorte un immigrant irrégulier dans un port turc, le 4 avril 2016.

Le 18 mars, l'UE et la Turquie s'étaient accordés pour renvoyer tous les migrants irrégiliers aux portes de la Turquie. En contrepartie, l'UE décidé d'accueillir un migrant pour un autre envoyé vers la Turquie.

Dans leur accord controversé, scellé le 18 mars à Bruxelles, l'UE et la Turquie ont convenu que tous les nouveaux migrants irréguliers se rendant depuis la Turquie vers les îles grecques seraient renvoyés vers la Turquie, y compris les demandeurs d'asile.

En contrepartie, l'UE a accepté un principe appelé "un pour un": pour chaque Syrien renvoyé vers la Turquie depuis les îles grecques, un autre Syrien doit être réinstallé depuis la Turquie dans l'UE, dans la limite de 72.000 places.

Des progrès sensibles

La coopération entre l'UE et Ankara pour freiner les flux de migrants vers l'Europe a fait des "progrès sensibles", mais la Turquie doit faire "plus d'efforts" pour garantir une protection appropriée aux réfugiés, a estimé la Commission européenne mercredi.

De leur côté, les pays européens doivent "intensifier leurs efforts pour soutenir la Grèce", aussi bien sur le plan financier que dans les engagements d'accueil sur leur sol de demandeurs d'asile, a insisté l'exécutif européen dans un rapport publié mercredi.

"Le rapport de ce jour conclut que des progrès sensibles ont été obtenus depuis le 18 mars", a jugé mercredi la Commission.

"Cette nouvelle approche a commencé à porter ses fruits, comme en témoigne la forte diminution du nombre de personnes traversant clandestinement la mer Égée pour se rendre en Grèce à partir de la Turquie", a-t-elle ajouté.

Mais concernant les "opérations de retour et de réinstallation", la Commission a estimé "que cet aspect de la mise en oeuvre reste encore largement à accomplir".

103 réfugiés syriens réinstallés dans l'Union européenne

Depuis le 4 avril, 325 migrants en situation irrégulière arrivés en Grèce depuis la Turquie après le 20 mars ont été renvoyés en vertu de l'accord. Et 103 réfugiés syriens ont été réinstallés dans l'UE, selon la Commission.

Outre ces chiffres, la Turquie "doit consentir davantage d'efforts pour faire en sorte que les personnes qui ont besoin d'une protection internationale reçoivent le type de soutien dont elles ont le plus besoin", a exhorté la Commission.

Quant aux États membres de l'UE, ils "doivent intensifier leurs efforts pour soutenir la Grèce, compte tenu notamment de la nécessité d'accorder une attention particulière aux enfants et aux groupes vulnérables", qui vivent dans des camps en Grèce dans des conditions de vie insupportables.

Pour cela, les pays européens doivent respecter leurs engagements financiers et "relocaliser" chez eux depuis la Grèce beaucoup plus de demandeurs d'asile que ce qu'ils ont fait jusqu'à présent, malgré leurs obligations légales.

Avec AFP