ANTALYA, Turquie, 13 mai (Reuters) - Le secrétaire d'Etat américain John Kerry, lors d'une réunion de l'Otan mercredi à Antalya (Turquie), a demandé la fin des combats autour de la ville portuaire ukrainienne de Chirokine.
Lors de cette rencontre, les ministres des Affaires étrangères de l'Alliance atlantique ont une nouvelle fois appelé la Russie à appliquer l'accord de cessez-le-feu conclu en février à Minsk, la capitale biélorusse. Malgré cet accord, les tirs se poursuivent autour de Chirokine, près du port stratégique de Marioupol, sur la mer d'Azov.
Le gouvernement de Kiev craint que les séparatistes prorusses lancent une offensive dans ce secteur. John Kerry a rendu compte à ses alliés des huit heures d'entretiens qu'il a eus mardi à Sotchi (Russie) avec le président Vladimir Poutine et son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
Ces discussions dans la station touristique russe n'ont pas permis d'avancées concrètes sur la crise en Ukraine.
"Les membres de l'Otan sont d'accord pour dire que c'est un moment critique et que la Russie et les séparatistes doivent montrer qu'ils sont prêts à respecter l'accord de Minsk", a dit John Kerry. "Il est également essentiel que l'OSCE puisse se rendre dans les zones de conflit. Il est important de mettre fin au conflit dans ces régions, notamment à Chirokine (...) Il faut que l'accord de Minsk soit pleinement appliqué", a souligné le chef de la diplomatie américaine avant de reprendre l'avion pour Washington, où il participera à un sommet avec les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG).
A Antalya, le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a déclaré que le cessez-le-feu en Ukraine était "encore plus fragile". Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a été moins pessimiste. "Même si le cessez-le-feu est encore fragile dans deux secteurs et constamment violé, nous avons finalement vu des progrès des derniers jours", a-t-il dit. "Des groupes de travail ont été mis en place où des représentants du gouvernement de Kiev et de la région du Donbass pourront parler d'aide humanitaire, de développement économique, du processus politique et de la sécurité", a ajouté Steinmeier.
Dans un communiqué publié à l'issue de la réunion, les ministres des Affaires étrangères de l'Alliance et celui de l'Ukraine disent leur "profonde inquiétude" quant à un possible déploiement d'armes nucléaires russes en Crimée, région annexée l'an dernier par Moscou. Ce communiqué demande aussi à la Russie de mettre fin "à la déstabilisation continue et délibérée de l'est de l'Ukraine".