La mise en cause de M. Vicente constitue "une grave atteinte à la République d'Angola, susceptible de perturber les relations entre les deux Etats", selon un communiqué diffusé par le ministère angolais des Affaires étrangères.
Cette affaire a déjà provoqué l'annulation cette semaine par Luanda d'une visite en Angola de la ministre portugaise de la Justice.
"Rien n'affectera le sentiment d'amitié que j'ai pour l'Angola et les Angolais, ni ma volonté de resserrer les liens avec le gouvernement angolais", a réagi vendredi à Lisbonne le Premier ministre portugais, Antonio Costa.
Mais, a-t-il ajouté, "l'Etat angolais doit comprendre qu'au Portugal il existe une séparation des pouvoirs" et que la justice portugaise mène ses enquêtes "dans une totale indépendance".
Le Parquet portugais a annoncé le 16 février la mise en accusation de M. Vicente pour corruption active, blanchiment d'argent et falsification de document.
Il est soupçonné, lorsqu'il dirigeait la compagnie nationale pétrolière angolaise Sonangol, d'avoir payé 760.000 euros à un procureur portugais pour obtenir le classement sans suites de deux enquêtes qui le mettaient en cause.
Cet ancien magistrat, Orlando Figueira, qui avait été arrêté en février 2016, est actuellement assigné à résidence.
Fin 2012, des révélations faites par la presse portugaise sur des enquêtes ciblant plusieurs hauts responsables du régime de Luanda avaient jeté un froid sur les relations diplomatiques entre le Portugal et l'Angola, une de ses anciennes colonies africaines.
M. Vicente fut un temps considéré comme le dauphin du président angolais José Eduardo dos Santos.
Agé de 74 ans, M. Dos Santos a récemment annoncé sa retraite après les élections générales d'août prochain et désigné l'actuel ministre de la Défense, Joao Lourenço, comme successeur.
Avec AFP