Plusieurs centaines des 1.900 employés de la TCUL (Transports Collectifs Urbain de Luanda) se sont rassemblés ces derniers jours devant le siège de leur entreprise, brandissant des pancartes affirmant: "Neuf mois sans salaire, c'est trop", ou "Jusqu'à quand cette souffrance ?"
Ils exigent le paiement de neuf mois de salaires en retard.
Un mouvement de grève partiel avait été lancé le 18 décembre. Face au silence du Conseil d'administration de la TCUL, les employés ont décrété une grève totale le 22 décembre.
Outre leurs salaires impayés, ils exigent "une garantie de continuité et de ponctualité pour le paiement de leurs salaires" à venir, conformément à la loi, a indiqué à la presse Domingos Epalanga, secrétaire général adjoint du syndicat interne de la TCUL.
"Durant ces neuf derniers mois, une dizaine de travailleurs sont morts, faute d'argent pour payer des soins médicaux", affirme M. Epalanga, ajoutant que nombre d'employés de l'entreprise ont été expulsés de leur logement par les propriétaires pour n'avoir pas pu payer leur loyer, et que d'autres ont vu leurs enfants déscolarisés faute d'avoir réglé à temps les frais de scolarité.
La direction de la TCUL, selon le responsable syndical, s'affirme impuissante et renvoie le problème aux autorités de tutelle, dont le ministre des Transports.
Ni les dirigeants de la TCUL ni les autorités de tutelle n'ont pour l'instant fait de déclarations publiques.
L'Angola, très dépendant de ses exportations de pétrole (75% des recettes fiscales du pays et 90% de ses exportations), souffre de la chute des cours de l'or noir.
Cette richesse pétrolière a essentiellement fait la fortune d'une élite proche du président José Eduardo dos Santos, au pouvoir depuis plus de 35 ans. Mais la grande majorité de la population vit dans la pauvreté.
Avec AFP