Lutte anti-djihadiste au Sahel: Washington réclame à la région d'en faire plus

Les représentants du G5 Sahel au Palais des Congrès à Niamey, au Niger, le 17 juillet 2018. (VOA/Abdoul-Razak Idrissa)

Les Etats-Unis se sont montrés critiques lundi à l'ONU à l'égard des pays du Sahel, jugeant que leurs dirigeants n'en faisaient pas assez pour stabiliser la région, au lendemain d'un sommet de la force G5-Sahel ayant appelé à davantage de coopération internationale.

"Pour lutter contre la violence dans la région et renforcer la stabilité, nous avons besoin d'un engagement accru des gouvernements régionaux", a souligné lors d'une réunion du Conseil de sécurité une ambassadrice américaine adjointe, Cherith Norman.

Les Etats-Unis ont fourni une aide de plus de 5,5 milliards de dollars en 2017 et 2018 pour soutenir la stabilité et la sécurité à long terme en Afrique de l'Ouest, a-t-elle précisé.

"N'avoir qu'une réponse militaire empêche souvent de traiter les raisons qui sont à l'origine d'un conflit violent", a aussi relevé la diplomate américaine.

A cet égard, "toutes les communautés en Afrique de l'Ouest et au Sahel devraient pouvoir bénéficier de gouvernements inclusifs les représentant", a-t-elle estimé. Ceci devrait aussi leur permettre "d'accéder aux services essentiels et aux ressources" et de voir la responsabilité des dirigeants engagée "lorsqu'ils échouent à répondre à ces besoins".

Cherith Norman a en particulier pointé du doigt le manque d'avancées constaté au Mali en dépit de l'accord de paix conclu à Alger en 2015. "Nous restons préoccupés du peu de progrès effectués par le gouvernement du Mali et les groupes armés signataires de l'accord dans son application", a-t-elle dit.

Réunis dimanche en sommet extraordinaire à Niamey, les chefs d'Etat de la force régionale du G5 Sahel (Niger, Mali, Burkina Faso, Tchad, Mauritanie) avaient appelé de leur côté à davantage de coopération mutuelle et internationale pour endiguer le péril djihadiste.

"Pour combattre le terrorisme, nous avons besoin non pas de moins d'alliés mais de plus d'alliés", a martelé le président nigérien Mahamadou Issoufou, dont le pays rejoindra en janvier, comme membre non permanent et pour deux ans, le Conseil de sécurité de l'ONU.