L'Europe appelle Libreville à des législatives "équitables"

La présidente de la Cour constitutionnelle gabonaise Marie Madeleine Mborantsuo arrive à la cérémonie d'investiture au Palais présidentiel de Libreville, au Gabon, le 7 mai 2018.

L'Union européenne s'est dite "préoccupée" par le fait que "la période préélectorale est caractérisée jusque-là par des tendances préoccupantes" au Gabon où des élections législatives sont prévues en octobre, appelant Libreville à "un processus électoral équitable".

"Nous sommes (...) préoccupés par le fait que la période préélectorale est caractérisée jusque-là par des tendances préoccupantes, les autorités interdisant systématiquement les rassemblements et les mouvements de protestation, ainsi que la suspension temporaire des deux principaux journaux d'opposition", a indiqué une déclaration de l'Union européenne.

"Nous exhortons le gouvernement à assurer un processus électoral équitable, inclusif et transparent, propice à des résultats crédibles", a ajouté l'UE dans cette déclaration, prononcée mardi à Genève à l'occasion de la 39e session du Conseil des droits de l'homme des Nations unies.

Plusieurs fois reportées, des élections législatives sont prévues au Gabon en octobre.

Ces élections sont les premières depuis la présidentielle de 2016 qui avait donné lieu à des violences meurtrières après l'annonce de la victoire du président sortant Ali Bongo Ondimba, au pouvoir depuis 2009, une réélection contestée par son principal adversaire Jean Ping.

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Dans son communiqué, l'UE note que ces violences "n'ont jamais fait l'objet d'une enquête par les autorités" et "ont conduit à des détentions toujours en cours après deux ans".

Le 31 août, l'opposant gabonais Jean Ping et ses partisans ont commémoré les victimes des violences post-électorales de l'été 2016.

Le bilan global des violences post-électorales avancé par les autorités gabonaises s'élève à quatre civils tués à l'arme blanche et un policier mort par balles, selon une source judiciaire.

De son côté, l'opposition affirme avoir identifié une trentaine de morts tués par balles pour la plupart et évoque des disparus. La société civile parle d'environ 300 morts.

Dans son rapport de mission électorale, l'Union européenne avait à l'époque parlé d'"anomalies mettant en cause" le résultat final de l'élection.

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M. Ping, qui a annoncé boycotter les législatives mais dont nombreux de ses soutiens de l'époque y participent, conteste toujours le résultat de la présidentielle et s'estime encore président élu.

La campagne pour les législatives doit débuter le 25 septembre pour s'arrêter le 5 octobre, la veille du premier tour prévu le 6. Le second tour aura lieu le 27 octobre.

Avec AFP