Les Togolais étaient appelés aux urnes lundi pour élire leurs députés et conseillers régionaux, après l'adoption d'une nouvelle Constitution le 19 avril qui fait passer le pays d'un régime présidentiel à un régime parlementaire.
Les trois organisations internationales "se félicitent de la mise en place d'un cadre permanent de concertation" ainsi que du "bon déroulement de la campagne électorale" et "saluent la tenue des élections dans le calme", selon leur communiqué.
L'enjeu de ces législatives est particulièrement important puisque le chef du parti majoritaire à l'Assemblée nationale sera automatiquement nommé président du Conseil, une sorte de super-Premier ministre qui concentrera tous les pouvoirs. Le rôle de président de la République devient un simple titre honorifique.
L'opposition togolaise, qui dénonce le nouveau texte, y voit une manière pour l'actuel chef de l'Etat, Faure Gnassingbé, président depuis 2005 à la suite de son père resté près de 38 ans à la tête de l'Etat, de rester au pouvoir, sans avoir à se soumettre à la limitation du nombre de mandats présidentiels.
Lire aussi : Législatives au Togo : un scrutin "libre, équitable et transparent" selon une organisation régionaleFaure Gnassingbé est le président de l'actuel parti majoritaire à l'Assemblée nationale, l'Union pour la République, et pourrait donc assumer cette fonction de président du Conseil des ministres à l'issue des élections. Une mission électorale de la Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD) a jugé mardi que le scrutin a été "libre, équitable et transparent".
Pour autant, Nathaniel Olympio, président du Parti des Togolais (PT, opposition) a estimé mercredi sur X que "les organisations internationales ont validé les élections frauduleuses" de lundi, déplorant qu'elles aient déployé "moins de 70 observateurs" dans tout le pays.
L'un des grands groupes de l'opposition, la Dynamique pour la majorité du peuple (DMP, regroupement de partis politiques de l’opposition et d’organisations de la société civile) a affirmé mardi avoir constaté tout au long de la journée électorale "un nombre abusif de votes dans plusieurs centres", des "retards dans le démarrage du vote" et des listes électorales "pas affichées".
Mercredi après-midi, les résultats n'étaient toujours pas rendus public. Selon le code électoral, les résultats doivent être annoncés dans les six jours suivant le vote.