Début mars, la Commission électorale nationale autonome (Céna) avait estimé que seuls deux partis membres de la mouvance proche du président Patrice Talon avaient rempli les conditions requises par le nouveau code électoral - adopté l'an dernier et durcissant les règles qui régissent les partis politiques - pour pouvoir présenter des listes, excluant de facto toute l'opposition.
Les Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE), parti de l'ancien chef d'Etat Thomas Boni Yayi, Restaurer l'Espoir et le Parti pour la Libération du Peuple (PLP) avaient appelé leurs supporters à manifester et "envahir" le siège de la Céna.
C'est un "appel à la résistance", avaient asséné les leaders de l'opposition mercredi soir lors d'une conférence de presse.
Le centre de la capitale économique était toujours quadrillée par d'importants détachements des forces de l'ordre lourdement armés.
Pour une élection pacifique
Selon l'ancien président Nicéphore Dieudonné Soglo "il y aura d'élection crédible et pacifique au Bénin seulement si tous les citoyens riches ou pauvres y participent librement ".
L'assemblée nationale a disposé de plus de 26 jours pour trouver une porte de sortie. Mais malheureusement les débats n'ont pas prospéré. Pour Rosine Vieyra Soglo, la doyenne du parlement, "même s'ils sont de la minorité parlementaire, ils font partie intégrante des citoyens qui constituent le Bénin. Vous devez en tenir compte, sinon ce n'est plus de la démocratie".
De son côté, le gouvernement a dit vouloir "respecter scrupuleusement l'ordre constitutionnel établi, ne permettre aucune violation des lois en vigueur, poursuivre le processus pour la tenue des élections à bonne date".
Lire aussi : L'impasse électorale continue au Parlement béninoisL'opposition a appelé mercredi à des marches répétées jusqu'au 28 avril. Mais le premier jour de ces marches n'aura pas connu le succès voulu si ce n'est dans quelques villes du Bénin.
A l'intérieur du pays, d'autres manifestations ont pu avoir lieu, notamment dans les communes de Djakotomey, Klouekanmey (centre) où quelques centaines de militants sont sortis dans les rues.
" Il ne saurait avoir d'élections législatives sans l'opposition, car il est difficile de prendre tous les Béninois pour des incultes en leur faisant croire que c'est seulement les deux partis politiques privés du président de la République qui n'ont pas trois mois de vie qui sont capables de prendre part aux consultations électorales tandis que les partis de l'opposition qui ont régulièrement pris part aux joutes électorales sont exclus de la compétition", estime la porte-parole de l'opposition.