Jean-Baptiste Ouédraogo a été président de la Haute-Volta (l'actuel Burkina Faso), du 8 novembre 1982 au 4 août 1983, date à laquelle il a été renversé par le capitaine Thomas Sankara. Aujourd'hui, 38 ans après, "Ma part de vérité" est le livre qu’il a sorti. Si le père de la Révolution burkinabè, Thomas Sankara, a fait de grandes œuvres, il y a aussi eu des bavures, soutient l'ouvrage.
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"Tout n’a pas été parfait. Tous les régimes qui se sont succédé dans ce pays ont fait quelque chose pour notre pays. Moi je ne conteste pas qu’on le décrète héros, c’est bien. Il a su insuffler des valeurs. Quelqu’un d’autre aurait pu le faire à sa place", souligne l'ancien chef d'Etat.
Des déclarations qui passent mal du côté des partisans de Thomas Sankara. Pour eux, l'ouvrage traduit une volonté de nuire et de salir l’image du capitaine emblématique.
"Le problème n’est pas de méconnaître à Sankara qu’il fut tout simplement humain, qu’il ait eu des défauts et des qualités. Le problème se situe sur l’insistance à déconstruire l’image et le repère qu’il constitue pour l’essentiel de la jeunesse progressiste africaine, burkinabè et des jeunesses du monde", note Serge Bayala, secrétaire permanent du Comité international du mémorial Thomas Sankara.
Mais d'autres pensent le contraire. "Je salue Jean-Baptiste Ouédraogo pour sa part de vérité. Pendant 40 ans, l’homme s’est tu, il a supporté, il a subi. Aujourd’hui, il sort un petit livre, voilà tout le monde s’émeut, il insulte Thomas... je pense que ce n’est pas honnête", a indiqué Issaka Lingani, journaliste.
L’auteur du livre à polémique a d’ailleurs arrêté toute intervention publique. Il rassure que ce n’était pas son objectif et nie un quelconque règlement de compte avec celui qui l'avait renversé.
"Concernant Thomas Sankara, il n’y avait que des griefs politiques entre nous, aucune animosité", a déclaré l’ancien président Jean-Baptiste Ouédraogo.