Machar est arrivé à Juba pour y rencontrer Kiir

Le chef de l'opposition sud-soudanaise, Riek Machar], à gauche, a convenu vendredi 12 juillet 2019 d'organiser une réunion en face-à-face avec la présidente Salva Kiir, à droite.

Le chef rebelle sud-soudanais Riek Machar est arrivé lundi à Juba, pour sa première visite en un an dans la capitale, où il doit rencontrer le président Salva Kiir et tenter de faire avancer le processus de paix.

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Machar est arrivé à Juba pour y rencontrer Kiir au Soudan du sud


M. Machar, qui vit en exil à Khartoum, est arrivé en milieu de matinée dans un avion soudanais, précédé par deux autres appareils transportant une large délégation d'une soixantaine de personnes, selon ce journaliste.

"Le président Salva Kiir Mayardit tiendra une rencontre en face-à-face avec le FVP (Premier vice-président) désigné Riek Machar", a indiqué le gouvernement sud-soudanais sur son compte Twitter.

Le ministre de l'Information, Michael Makuei, avait déclaré dimanche à l'AFP que les deux hommes évoqueraient "toutes les questions en suspens concernant le processus de paix et la manière d'aller de l'avant".

MM. Kiir et Machar ne se sont pas vus depuis une rencontre au Vatican en avril, pendant laquelle le pape François avait baisé les pieds des deux hommes accusés de crimes de guerre.

La visite devrait durer deux jours. Elle intervient alors que se rapproche la date-butoir, fixée à début novembre, pour la formation d'un gouvernement transitoire d'union nationale, point-clé de l'accord de paix signé en septembre 2018 à Addis Abeba, et qui prévoit notamment la nomination de M. Machar au poste de vice-président.

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Ce gouvernement devait initialement être formé en mai. Mais M. Machar, inquiet des conditions de sécurité à son retour à Juba, avait obtenu un délai de six mois supplémentaires.

Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en décembre 2013, deux ans après son indépendance du Soudan, lorsque M. Kiir, un Dinka, a accusé M. Machar, alors son vice-président, membre de l'ethnie nuer, de fomenter un coup d'État.

Le conflit, marqué par des atrocités et le recours au viol comme arme de guerre, a fait plus de 380.000 morts selon une étude récente, et poussé plus de quatre millions de Sud-Soudanais, soit près d'un tiers de la population, à quitter leurs foyers.

L'accord de paix conclu en septembre 2018 a entraîné une forte baisse des combats, même s'ils n'ont pas complètement cessé. Le délai négocié en mai devait notamment permettre de procéder au cantonnement des combattants et à leur intégration dans une armée unifiée, mais peu de progrès ont été enregistrés depuis.

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Pour Alan Boswell, expert à l'International Crisis Group (ICG), des discussions directes entre MM. Kiir et Machar sont le seul moyen de faire avancer les choses.

"Nous attendions ce moment depuis longtemps. La seule manière d'aller de l'avant était que les deux se rencontrent. Il est tout à fait possible de former un gouvernement d'union nationale, mais ils devront trouver de nouveaux accords politiques pour cela", a-t-il déclaré à l'AFP.

"S'ils échouent à trouver un moyen d'avancer en se parlant directement, alors on peut s'attendre à une crise majeure", a-t-il cependant mis en garde.