Donald Trump engage une semaine cruciale en tirant tous azimuts

Manifestants au débat Clinton-Trump, Hofstra University, New York, le 26 septembre 2016.

Fragilisé par de nouvelles révélations sur ses impôts, le républicain Donald Trump engage une nouvelle semaine cruciale en tirant tous azimuts, afin de s'extraire de la mauvaise passe où il se trouve depuis quelques jours.

La stratégie, combinée à des faux pas de la candidate démocrate, lui avait permis de resserrer l'écart dans les sondages... Jusqu'au débat télévisé de lundi dernier, lors duquel le milliardaire a livré des réponses décousues et s'est montré agité et agacé, face à une rivale mieux préparée.

La stratégie, combinée à des faux pas de la candidate démocrate, lui avait permis de resserrer l'écart dans les sondages... Jusqu'au débat télévisé de lundi dernier, lors duquel le milliardaire a livré des réponses décousues et s'est montré agité et agacé, face à une rivale mieux préparée.

La publication par le New York Times ce week-end d'une partie de la déclaration de revenus de Donald Trump de 1995, montrant une perte de près d'un milliard de dollars et un potentiel évitement conséquent de l'impôt sur le revenu dans les années suivantes, a encore plus mis le candidat sur la défensive, à cinq semaines du scrutin.

Samedi soir, en Pennsylvanie, il s'est lancé dans un torrent verbal qui n'était pas sans rappeler ses grands meetings houleux des primaires.

Alors qu'il utilisait ces dernières semaines des prompteurs, il a improvisé pendant de longues minutes des attaques contre Hillary Clinton, qualifiée d'"incompétente", de peut-être "folle"... et en mauvaise santé.

"Cette femme qui est censée combattre (le président russe Vladimir) Poutine (...) n'arrive même pas à marcher cinq mètres jusqu'à sa voiture", a-t-il lancé, en mimant une personne chancelante.

La pique était une allusion au malaise d'Hillary Clinton le 11 septembre quand, déshydratée et souffrante d'une pneumonie, elle a été filmée incapable de monter dans son véhicule sans l'aide de gardes du corps. Elle avait pris quatre jours de repos.

Il l'a ensuite attaquée sur le scandale de sa messagerie privée, un argument que ses conseillers estiment efficace pour saper son image de femme d'Etat.

Mais le candidat est encore revenu sur un sujet scabreux: les infidélités passées de Bill Clinton.

Génie fiscal ?

"Hillary Clinton n'est loyale qu'à ses contributeurs financiers et à elle-même. Je ne pense même pas qu'elle soit loyale à Bill, en vérité", a lâché Donald Trump, insinuant que la candidate de bientôt 69 ans trompait son mari. "Et après tout, pourquoi le serait-elle?"

A cela s'ajoute la menace d'évoquer les anciennes maîtresses de Bill Clinton lors du prochain débat, dimanche. Il l'a souvent accusée d'être une "complice" en dénigrant les accusatrices de son mari.

Pour le deuxième duel, Hillary Clinton a prévu des journées de préparation, mais Donald Trump a encore programmé une semaine pleine de déplacements, alors que ses conseillers espéraient qu'il prenne le temps de se préparer.

L'entourage de l'homme d'affaires, à mots couverts, déplore une semaine perdue.

Donald Trump s'est enferré dans une polémique avec la Miss Univers 1996, Alicia Machado. Alors patron du concours de beauté, Donald Trump l'avait publiquement sermonnée pour avoir grossi. Hillary Clinton a rappelé cet épisode aux téléspectateurs, une provocation à laquelle Donald Trump a répondu en répétant que les kilos en trop étaient effectivement... problématiques. Il a aussi envoyé trois tweets, en pleine nuit, pour dénoncer la moralité de la femme.

"J'espère vraiment que cela servira de coup de semonce", a dit vendredi Newt Gingrich, ancien ténor républicain et proche soutien. "Ne tweete jamais la nuit et prépare-toi sérieusement au débat, car ce débat sera très important".

Quant aux impôts, ses lieutenants relèvent que profiter de niches fiscales n'a rien d'illégal et est au contraire la preuve du "génie" de Donald Trump, qui a érigé son talent en affaires en gage de compétence pour réformer l'Amérique.

Reste à savoir si les électeurs contribuables approuveront. En février 2012, l'homme d'affaires avait déploré sur Twitter que "la moitié des Américains ne paient pas d'impôt sur le revenu malgré l'énorme dette publique".

Avec AFP