Affrontements meurtriers entre signataires de l'accord de paix au Mali

Les soldats de la paix des Nations Unies à la base de MINUSMA se couvrent après une attaque de mortier à Kidal, au Mali, le 8 juin 2017.

Des affrontements entres groupes armés signataires de l'accord de paix au Mali ont fait trois morts jeudi dans le nord-est du pays, a-t-on appris de source de sécurité étrangère dans la région de Kidal.

La Mission de l'ONU au Mali (Minusma) a condamné dans un communiqué des "violations continues et accrues du cessez-le-feu par les deux mouvements signataires de l'accord" de mai-juin 2015, les groupes armés pro-gouvernementaux réunis au sein de la "Plateforme" et la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA, ex-rébellion à dominante touareg).

La Minusma dénonce notamment "les affrontements armés en cours au sud d'Aguelhok", sans fournir de bilan.

"Au moins trois personnes ont été tuées jeudi lors d'affrontements entre la Plateforme et la Coordination des mouvements de l'Azawad", a déclaré à l'AFP la source de sécurité étrangère sous le couvert de l'anonymat.

Une source proche de la CMA a affirmé à l'AFP que c'est un groupe "dont la Plateforme s'est désolidarisée qui a attaqué une position de la CMA, et la CMA a riposté, tuant plusieurs personnes parmi les assaillants".

Aucun responsable de la Plateforme n'a pu être joint dans l'immédiat pour donner la version des groupes pro-gouvernementaux.

"Il s'agit de violations de l'accord de paix et des résolutions du Conseil de sécurité", souligne le chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif, cité dans le communiqué, agitant de nouveau la menace de sanctions de l'ONU contre leurs auteurs.

En cas de persistance, ces actes risquent "de saper la confiance des Maliennes et Maliens et de la communauté internationale tout entière en la bonne foi des mouvements signataires en tant que partenaires sérieux et crédibles dans la quête du Mali pour une paix durable", prévient-il.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda à la faveur de la déroute de l'armée face à la rébellion, d'abord alliée à ces groupes qui l'ont ensuite évincée.

Ces groupes armés en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en 2013, à l'initiative de la France, d'une intervention militaire internationale, qui se poursuit actuellement.

Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, régulièrement visées par des attaques meurtrières, malgré l'accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes mais dont l'application enregistre de nombreux et important retards.

Avec AFP