Mali : les autorités sont sans nouvelles de la Suissesse enlevée à Tombouctou

Beatrice Stockly, libérée suite à son premier enlèvement au Mali, le 24 avril 2012. (AP Photo/Brahima Ouedraogo, File)

Le procureur du pôle spécialisé a dit samedi soir n'avoir aucune nouvelle depuis le rapt de Béatrice Stockly, une Suissesse qui avait déjà été enlevée au Mali en 2012. La piste jihadiste est privilégiée.

"On n'a pas de nouvelles depuis l'enlèvement." C'est ce qu'a répondu, samedi 9 janvier, le procureur Boubacar Sidiki Samaké, interrogé par la télévision publique ORTM sur d'éventuelles preuves de vie de Béatrice Stockly, une Suissesse d'une quarantaine d'années enlevée dans la nuit de jeudi à vendredi à Tombouctou.

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Reportage de Kassim Traoré, correspondant VOA Afrique à Bamako

Toutefois, une source de sécurité malienne a affirmé à l'AFP que le rapt avait "été minutieusement préparé. Nous savons maintenant que, dans un premier temps, ce sont des sous-traitants d'Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) qui ont mené l'opération".

"C'est fort probable que l'otage soit restée la nuit un moment à Tombouctou, avant d'être sortie habilement de Tombouctou le matin", a ajouté la même source.

Un suspect relâché

Béatrice Stockly, qui revendique sa foi chrétienne et est très impliquée dans les actions sociales, vivait depuis plusieurs années à Tombouctou, où elle était revenue s'installer après avoir déjà été victime d'un rapt par des jihadistes en avril 2012.

Par ailleurs, selon une source policière locale, "un suspect interpellé vendredi à Tombouctou a rapidement été relâché".

Il s'agit du premier enlèvement d'Occidental au Mali depuis celui de deux journalistes de la radio RFI, assassinés par leurs ravisseurs le 2 novembre 2013 à Kidal (nord-est).

Cet enlèvement survient après l'assassinat à la mi-décembre dans la même ville de trois personnes, dont un journaliste de la radio chrétienne "Tahanite" qui émet depuis Tombouctou.

En 2012, la médiation du Burkina Faso

En 2012, Béatrice Stockly avait été libérée au bout d'une dizaine de jours grâce à une médiation du Burkina Faso.

Elle avait été relâchée par le groupe islamiste Ansar Dine, du Touareg malien Iyad Ag Ghaly, contrôlant alors la cité historique, qu'elle avait refusé de quitter.

Sa libération était intervenue contre le paiement d'une rançon, avaient affirmé à l'AFP plusieurs sources de sécurité. Mais un médiateur burkinabè et un responsable d'Ansar Dine avaient démenti.

Selon un porte-parole du groupe jihadiste à Tombouctou à l'époque, "la seule condition que nous avons posée est qu'elle ne revienne plus chez nous". "Elle profite de la pauvreté et de l'ignorance de nos enfants", avait-il accusé.

Avec AFP