Mali : le chef de la Minusma à Kidal après l'attaque meurtrière contre les Casques bleus

Un véhicule de la Minusma à Kidal, Mali, le 23 juillet 2015.

Mahamat Saleh Annadif "est arrivé samedi à Kidal pour apporter son soutien aux travailleurs de l'ONU et évoquer la sécurité de la Mission". Un deuil national de trois jours a été déclaré.

Le chef de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma) a rendu visite samedi aux Casques bleus à Kidal (nord-est) au lendemain de l'attaque, revendiquée par les jihadistes d'Ansar Dine, qui a tué six soldats guinéens de la Minusma, a-t-on appris auprès de cette force de l'ONU.

Le gouvernement guinéen a confirmé que six soldats de son contingent à la Minusma avaient été tués dans l'attaque menée vendredi matin contre un camp de l'ONU à Kidal, dans un communiqué diffusé samedi.

Il a annoncé "un deuil national de trois jours, à compter du dimanche 14 février, (qui) sera observé sur l'ensemble du territoire, au cours desquels les drapeaux de la République seront mis en berne".

Mahamat Saleh Annadif, représentant spécial du secrétaire général de l'ONU au Mali, "est arrivé samedi à Kidal pour apporter son soutien aux travailleurs de l'ONU et évoquer la sécurité de la Mission", a déclaré une source militaire africaine au sein de la Minusma, jointe par l'AFP à Kidal.

Il "est venu dans notre camp ici à Kidal. Il a été choqué par les conséquences de l'attaque. Il a remonté notre moral et promis de se pencher très rapidement sur le renforcement de la sécurité", a ajouté la même source.

Peu avant son départ pour Kidal, M. Annadif avait rendu visite à des Casques bleus blessés lors de l'attaque et transférés dans une clinique de Bamako, selon une source dans cet établissement.

Outre les six Casques bleus guinéens tués, un porte-parole du secrétaire général de l'ONU Ban ki-Moon a fait état d'une trentaine de blessés.

L'assaut, revendiqué par Ansar Dine, a fait "des dizaines de morts et de blessés", a indiqué ce groupe jihadiste dans un communiqué diffusé vendredi soir par l'agence de presse privée mauritanienne Al-Akhbar.

M. Annadif, avait dénoncé, après cette attaque, un "acte odieux et irresponsable" qui "traduit le désarroi du camp des ennemis de la paix" au Mali.

Deux soldats guinéens de l'ONU avaient été tués fin novembre 2015 à Kidal dans une attaque à la roquette contre le camp de la Minusma, revendiquée par Ansar Dine.

Trois soldats maliens ont également péri vendredi et deux autres blessés dans une embuscade dans la région de Tombouctou (nord-ouest).

La Minusma, déployée depuis juillet 2013, est la mission de maintien de la paix de l'ONU la plus coûteuse en vies humaines depuis la Somalie en 1993-1995.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda après la déroute de l'armée face à la rébellion, d'abord alliée à ces groupes qui l'ont ensuite évincée.

Ces groupes jihadistes ont été dispersés et en grande partie chassés du nord à la suite du lancement en janvier 2013 d'une intervention militaire internationale qui se poursuit.

Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature en mai-juin d'un accord de paix entre le gouvernement et l'ex-rébellion.

AFP