Les tirs, qui ont duré environ une heure, se sont produits à Touzik, à environ 70 km au sud-est de Kidal, entre des hommes du Groupe d'autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia, pro-Bamako) et de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA, rébellion à dominante touareg), d'après des responsables de ces groupes, chacun laissant entendre que l'autre camp avait dégainé en premier.
Le calme était revenu dans la zone depuis samedi soir, de mêmes sources.
Haballa Ag Amzatal, secrétaire général adjoint du Gatia, a expliqué que des membres de leur mouvement, originaires de Kidal, se sont déplacés dans cette ville "pour rendre visite à leurs parents" et ont échangé des coups de feu avec des membres de la CMA, qui contrôlent la zone.
Les membres du Gatia, qui "étaient armés à cause de l'insécurité qui règne" dans la zone, se sont défendus, a-t-il expliqué, indiquant qu'il n'y avait eu ni mort, ni blessé.
Oumar Ag Chérif, militant de la CMA, a affirmé que la rébellion touareg avait réagi à une "grande provocation" du Gatia samedi. "C'est le Gatia qui est venu inutilement nous provoquer sous prétexte de venir voir leurs parents dans des campements", a-t-il soutenu, précisant également qu'il n'y avait pas eu de victime.
Une source au sein de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma) a confirmé les coups de feu, estimant qu'il s'agissait d'un des premiers accrocs directs entre ces groupes rivaux depuis la signature de l'accord de paix au Mali conclu à Alger. Ce document a été entériné le 15 mai par le gouvernement malien et les groupes pro-gouvernementaux, et le 20 juin par les mouvements rebelles à dominante touareg.
"C'est une violation du cessez-le-feu. Nous dénonçons ce qui s'est passé près de Kidal", a ajouté cette source onusienne.
Dans un communiqué publié dimanche, le gouvernement malien exprime sa "vive préoccupation". Par ailleurs, il "condamne avec fermeté de tels actes qui constituent une violation du cessez-le-feu et peuvent mettre en péril la mise en oeuvre de l'accord" d'Alger et invite tous les acteurs de la crise à s'engager "pour le retour définitif de la paix".
Avec AFP