Les officiers maliens qui ont arrêté le président Ibrahim Boubacar Keïta et l’ont poussé à la démission ont déclaré aux premières heures de mercredi qu'ils prévoyaient de former un gouvernement civil de transition chargé d’organiser de nouvelles élections.
M. Keïta, 75 ans, avait été élu en 2013 pour cinq ans puis réélu en 2018, a démissionné et dissous le parlement dans la nuit de mardi à mercredi.
Dans une allocution télévisée sur les ondes de l’ORTM, télévision publique, les mutins se sont présentés comme le Comité national pour le salut du peuple (CNSP).
Par la voix de son porte-parole, le colonel Ismael Wague, le CNSP a affirmé qu'ils avaient décidé de "prendre nos responsabilités devant le peuple et devant l'histoire" pour empêcher le Mali de tomber encore plus dans le chaos.
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Le CNSP a par ailleurs annoncé la fermeture des frontières et la mise en place d'un couvre-feu, tout en invitant les forces vives du Mali, notamment la société civile, à s’allier à eux pour une transition pacifique qui aboutirait à de nouvelles élections apaisées.
A l’endroit de la communauté internationale, le CNSP a dit qu’il avait l’intention de respecter "tous les accords passés", y compris le maintien en place de la force onusienne MINUSMA, les militaires français, et la force du G5 Sahel.
L’Union africaine, la CEDEAO et l’ONU ont condamné la tournure qu’ont pris les choses au Mali. Des réunions d’urgence sont prévues dès mercredi.