Mise en place mi-février, la coalition "Synergie d'action pour le Mali" proposait "une autre voie" dans ce pays dirigé par des militaires putschistes depuis 2020. Elle était formée de membres de 30 partis et formations d'opposition, dont des partisans de l'influent imam Mahmoud Dicko, et s'est montrée très critique à l’égard de la junte. Elle estimait que "les attentes du peuple sont loin d’être satisfaites".
"En raison du contexte sécuritaire et des risques de menaces de trouble à l'ordre public, les activités du regroupement dénommé Synergie d'action pour le Mali sont formellement interdites sur l'ensemble du territoire du district de Bamako", indique un arrêté, daté de lundi, du gouverneur de la capitale Abdoulaye Coulibaly.
Le gouverneur, un civil, met en avant "les multiples agissements" de la coalition, selon lui, "en violation de la réglementation en vigueur". Le gouverneur de Bamako dépend du ministère de l'Administration territoriale et de la Décentralisation dirigée par le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement.
Your browser doesn’t support HTML5
Les expressions d'opposition sont devenues exceptionnelles sous la junte, étouffées par les injonctions à l'unité nationale et les mesures répressives. La junte dirigée par le colonel Assimi Goïta avait décrété en juin 2022 que les militaires céderaient le pouvoir aux civils à l'issue d'une période dite de transition s'achevant ce 26 mars 2024, après une présidentielle prévue en février de la même année.
Les militaires ont annoncé le report de la présidentielle à une date aujourd'hui toujours inconnue. Depuis, ils n'ont donné aucune nouvelle indication quant à leurs intentions après le 26 mars.
Depuis le putsch d'août 2020, la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest s'est évertuée en vain à limiter au maximum le maintien des militaires au pouvoir. La junte a annoncé le retrait du Mali de la Cedeao.