La Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA, ex-rébellion) a affirmé poursuivre "l'organisation du forum" prévu "du 27 au 30 mars 2016". Elle "prend acte de la requête verbale du gouvernement pour un report" de la rencontre "mais regrette que cette demande ait été notifiée tardivement", dans un communiqué publié samedi soir.
La CMA "appelle le gouvernement à revoir sa position et se joindre aux parties prenantes pour la réussite de ce grand rendez-vous de la paix".
"Il n'y aura pas de délégués du gouvernement au forum. Les engagements pris par les rebelles n'ont pas été respectés", a affirmé à l'AFP une source gouvernementale, sans donner plus de détails
D'après les recoupements de l'AFP, le gouvernement malien était persuadé d'avoir notamment obtenu des ex-rebelles la présence symbolique de militaires de l'armée régulière à Kidal pour accueillir les représentants du gouvernement.
"C'est vrai que la ville de Kidal est sous le contrôle des rebelles mais pour nous, il est impensable d'aller à Kidal comme si nous allions dans un pays autre que le Mali. Les rebelles n'ont pas respecté leurs engagements", a déclaré à l'AFP la même source gouvernementale.
"Les rebelles roulent encore une fois tout le monde dans la farine, après avoir obtenu du gouvernement le financement de la rencontre", a indiqué à l'AFP une autre source gouvernementale, sans plus de détail.
Les groupes armés pro-gouvernementaux, notamment présents à Kidal, et réunis au sein du Groupe d'autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia), ont également annoncé qu'ils ne participeront pas au forum.
"Nous avons dit que tout le monde doit participer. Si c'est une seule partie qui participe, ce n'est plus le forum. Le Gatia ne sera plus à ce forum qui devient une petite rencontre entre les gens de la CMA", a déclaré à l'AFP Oumar Ould Mohamed Hamed, membre du Gatia.
Plusieurs diplomates à Bamako ont déclaré à l'AFP qu'ils ne participeront pas à cette réunion à cause de l'absence du gouvernement et des groupes pro-Bamako.
Le gouvernement malien et les groupes qui le soutiennent ont signé avec l'ex-rébellion en mai-juin 2015 un accord pour la paix dans le nord du Mali, destiné à isoler définitivement les jihadistes, d'ex-alliés des rebelles touareg, qui ont contrôlé cette partie du pays pendant plusieurs mois entre 2012 et 2013.
Avec AFP