Non seulement la présidence avait annoncé l'allocution pour le journal du soir de la télévision nationale, mais un texte au ton alarmiste sur la pandémie en avait circulé et avait même été partagé par la présidence elle-même sur les réseaux sociaux, avant d'en être retiré.
A l'heure dite, le chef de l'exécutif de transition mis en place par des militaires après le putsch du 18 août n'est pas apparu à l'écran, pas plus qu'au cours de la nuit, a constaté l'AFP.
La présidence n'a fourni aucune explication à cette déprogrammation qui a ouvert la voie aux conjectures dans un pays plongé dans une crise profonde, non seulement sécuritaire, mais politique.
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Dans une version de l'allocation ayant circulé, Bah Ndaw tirait la sonnette d'alarme devant la progression "exponentielle" selon lui de la maladie. Il annonçait le rétablissement d'un couvre-feu nocturne, la limitation des heures d'ouverture des marchés et la fermture des écoles pendant quatre semaines.
L'intervention de Bah Ndaw avait été préenregistrée, mais la présidence a d'abord demandé à la télévision de couper certains passages, avant qu'elle ne soit finalement annulée, a expliqué à l'AFP une source proche de la diffusion s'exprimant sous couvert d'anonymat.
Le Mali avait déjà décrété un couvre-feu, parmi d'autres mesures, fin mars, et l'avait levé début mai.
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Les mesures sanitaires prises à l'époque, en particulier celles restreignant le commerce, passent pour avoir accru le ressentiment contre le pouvoir de l'ancien président Ibrahim Boubacar Keïta, jusqu'à ce qu'il soit déposé par des officiers en août.
Après l'accueil favorable fait au coup d'Etat, la grogne grandit contre les militaires devant la lenteur de la transition censée ramener les civils au pouvoir sous 18 mois.