"Je démens les nombreux départs annoncés au sein de la CMA au profit du Mouvement pour le salut de l'Azawad (MSA)", a déclaré à l'AFP Almou Ag Mohamed, porte-parole de la CMA (Coordination des mouvements de l'Azawad), qui fédère les anciens groupes rebelles, dont le MNLA.
Dans un communiqué diffusé cette semaine, ce nouveau groupe, le MSA, dénonce "la gestion unilatérale de la CMA", ainsi que "la constance et la montée des conflits communautaires avec son corollaire de morts d'hommes".
Publié à la fin d'une rencontre intercommunautaire dans le nord du Mali qui s'est achevée début septembre, le même communiqué annonce "la démission pure et simple de toutes les populations concernées par la présente rencontre, de même que leurs responsables civils,militaires et politiques", de toutes les instances des groupes composant la CMA.
Parmi les dirigeants du MSA, qui doit tenir son premier congrès en octobre, figurent Moussa Ag Acharatoumane, ancien porte-parole du MNLA, et le colonel Assalat Ag Habi, déserteur de l'armée régulière malienne, tous deux membres de la CMA.
Ils affirment par ailleurs avoir quitté la CMA avec quelques centaines de véhicules armés, ainsi que de nombreux combattants.
Selon les observateurs, la création de ce nouveau mouvement armé, qui dit s'inscrire dans la logique des accords de paix signés en mai-juin 2015 entre le camp gouvernemental et l'ex-CMA, correspond à une "réalité tribale".
Moussa Ag Acharatoumane et le colonel Ag Habi, originaires de la région de Ménaka, à proximité du Niger, où a été lancé le MSA, peinent à s'imposer à Kidal (nord-est), fief de l'ex-rébellion, proche de la frontière algérienne.
Moussa Ag Acharatoumane pourrait briguer un poste au sein des autorités intérimaires qui doivent être mises en place dans les cinq régions administratives du Nord en application de l'accord de paix, indique-t-on dans son entourage.
Les membres de ces autorités doivent être "désignés de façon consensuelle" par le gouvernement, les groupes armés qui le soutiennent et ceux de l'ex-rébellion, selon une entente signée en juin 2016.
Le nord du Mali est tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda. Ces groupes en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en 2013, à l'initiative de la France, d'une intervention militaire internationale, qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature de l'accord de paix, censé isoler définitivement les djihadistes.
Avec AFP