Les parties prenantes à ce collectif "dénoncent vigoureusement la mascarade de dialogue inter-Maliens, initiée par les autorités en place, et rejettent ses recommandations", disent-elles dans un communiqué consulté lundi sur les réseaux sociaux et authentifié par l'AFP. Les militaires "veulent s'éterniser au pouvoir en prenant en otage le Mali et les Maliens", dit le communiqué.
Lire aussi : Burkina Faso, Mali, Niger: 7,5 millions de personnes en "insécurité alimentaire sévère"Il est signé de nombreux partis et organisations qui s'étaient signalés le 31 mars en publiant une déclaration contre le maintien des militaires à la tête de ce pays plongé depuis 2012 dans une crise sécuritaire et politique profonde par le jihadisme, les violences des groupes armés et les revendications indépendantistes au nord.
Le Mali a été le théâtre d'un double coup d'Etat en 2020 et 2021 et les colonels qui le dirigent ont manqué à l'engagement pris auprès de la Communauté des Etats ouest-africains d'organiser des élections et de céder la place aux civils élus d'ici au 29 mars 2024.
Des concertations organisées par la junte et censées produire des solutions de sortie de crise ont "recommandé" vendredi plusieurs années supplémentaires de régime militaire et une candidature du chef de cette junte, le colonel Assimi Goïta, à une future présidentielle.
Ce "dialogue inter-Maliens" a été boycotté par une grande partie de ce qui reste de l'opposition. Les autorités ont dissous depuis 2020 un certain nombre d'organisations critiques. Elles ont suspendu en avril les activités des partis.
Certaines de ces organisations et partis ont signé le communiqué publié sur les réseaux sociaux. Les recommandations de vendredi "ne (reflètent) aucunement la volonté du peuple", disent-elles en notant la mise à l'écart de toute opposition. Elles n'ont "accouché d'aucune initiative malienne de paix" malgré l'objectif annoncé, selon elles.
Les autorités ignorent les difficultés quotidiennes des Maliens confrontés à l'insécurité, la cherté de la vie, le chômage ou les coupures d'électricité, et "ont démontré leur incapacité notoire à apporter un moindre début de solution", accusent-elles.