Deux Casques bleus tués et plusieurs grièvement blessés dans le Nord du Mali

Une patrouille de la Minusma à Aguelhok, Mali, le 24 janvier 2014.

Deux Casques bleus de l'ONU au Mali ont été tués et plusieurs autres été blessés grièvement lundi dans une attaque combinée contre leur camp à Aguelhok (nord-est), près de la frontière algérienne, selon un nouveau bilan publié mardi par la Mission des Nations unies (Minusma).

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Compte-rendu de Kassim Traoré, correspondant VOA Afrique à Bamako

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a condamné lundi soir cette attaque, faisant état de la mort d'un Casque bleu tchadien, huit autres étant blessés. Un deuxième Casque bleu a succombé dans la soirée à ses blessures, a indiqué mardi la Minusma dans un communiqué.

A la suite de tirs de mortier sur le camp de la force de l'ONU à Aguelhok, deux des véhicules d'intervention envoyés pour en identifier l'origine ont heurté un engin, dont "l'explosion a entraîné la mort d'un Casque bleu", en blessant plusieurs autres, dont cinq grièvement, avait annoncé lundi la Minusma.

Dans son dernier rapport trimestriel sur le Mali au Conseil de sécurité, rendu public mardi, M. Ban souligne que "les attaques contre les forces françaises et maliennes et la Minusma ont augmenté, et deviennent de plus en plus sophistiquées et complexes".

"La Minusma est sous-équipée en véhicules blindés de transport de troupes", précise-t-il, ajoutant qu'elle a en outre "besoin d'urgence d'une unité d'hélicoptères d'attaque et d'une unité moyenne d'hélicoptères militaires", les Pays-Bas ayant décidé de retirer leurs sept appareils au début de 2017.

La Minusma a assuré que ces attaques "n'affaibliraient pas la détermination des Nations unies à soutenir le gouvernement malien, les parties signataires de l'accord de paix et le peuple malien dans leurs efforts pour parvenir à une paix et à une stabilité durables", selon son chef Mahamat Saleh Annadif, cité dans un communiqué.

Déployée depuis juillet 2013, la Minusma est la mission de maintien de la paix de l'ONU la plus coûteuse en vies humaines depuis la Somalie en 1993-1995, avec plus d'une soixantaine de Casques bleus tués en opération.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, à la faveur de la déroute de l'armée face à la rébellion à dominante touareg, un temps alliée à ces groupes, qui l'ont ensuite évincée.

Les jihadistes en ont été en grande partie chassés après le lancement en 2013, à l'initiative de la France, d'une intervention militaire internationale, qui se poursuit actuellement.

Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature en mai-juin 2015 d'un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes, dontl'application accumule les retards.

Avec AFP