Le Tchad, qui abrite déjà le plus grand nombre de réfugiés soudanais, près de 900.000, en a accueilli plus de 8.000 nouveaux pour la seule première semaine de novembre, selon le Haut commissariat des nations unies pour les Réfugiés (HCR).
Lire aussi : Les violences au Soudan frôlent "le mal absolu", alerte l'ONUCe flux s'est accéléré ces dernières semaines en provenance du Darfour, la province soudanaise frontalière avec l'est du Tchad, théâtre de "violences à grande échelle" selon l'ONU qui disait récemment y redouter un possible nouveau "génocide".
Dans un de ces camps abritant 40.000 personnes, celui de Metché, MSF enregistre "un taux de prévalence global aigüe à 13,6% parmi les enfants de moins de cinq ans", selon le communiqué. En août et septembre, MSF avait relevé des taux de malnutrition aigüe sévère de 4,8 et 4,6%, qui étaient déjà "le double du seuil du seuil d'urgence déterminé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS)", explique le texte.
"Les équipes MSF ont pris en charge environ 14.000 enfants malnutris dans (...) différents programmes ambulatoires" depuis le début de l'année, dont "près de 3.000 (...) ont dû être hospitalisés dans un état grave", assure l'ONG. "Concrètement, cela signifie que les enfants qui ont survécu aux privations, attaques répétées et violences extrêmes qui ont embrasé le Darfour, se trouvent désormais dans un état de santé inquiétant au Tchad", appuie l'organisation.
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Le Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU "alerte par ailleurs sur les risques de devoir restreindre ou arrêter une partie de ses activités au Tchad faute de financement suffisant", s'alarme aussi MSF qui exhorte la communauté internationale à "renforcer l'aide alimentaire d'urgence".
Le Soudan est déchiré depuis la mi-avril par une guerre civile entre le chef de l'armée et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, et son ancien bras droit le général Mohamed Hamdane Daglo.
Ce conflit a jusqu'ici fait plus de 10.400 morts, selon une estimation de l'ONG Armed Conflict Location & Event Data Project (Acled), considérée comme très largement sous-estimée, et déplacé plus de 4,8 millions de personnes à l'intérieur du Soudan et 1,2 million vers les pays voisins selon l'ONU.