Les Citizens ont réussi l'exploit d'être sacrés après seulement 33 matches, égalant ainsi le record de la première division anglaise, jusque-là détenu par... Manchester United depuis 2001.
Nul doute que cette domination sans partage, malgré une fin de saison un peu saumâtre après la sortie prématurée en Ligue des champions, classe les Mancuniens du Catalan parmi les légendes, comme les "Invincibles" invaincus d'Arsenal de 2003-2004 ou les "Red Devils " du triplé de 1999.
Le cinquième titre de "City", le troisième depuis 2012, vient donc mettre un terme prématuré au suspense, même si Guardiola aurait sans doute préféré se l'adjuger lors du derby le week-end dernier, et ce dès la deuxième saison de Guardiola au club. Si la première année s'était terminée sans trophée et à la troisième place, la version 2017-2018, déjà avec une Coupe de la Ligue en poche, s'apprête à battre un certain nombre les records domestiques.
Avec encore cinq matches à jouer et déjà 87 points, ils n'ont plus que huit unités à engranger pour battre les 95 de Chelsea en 2004-2005. Avec déjà 28 victoires, ils peuvent aussi égaler voire dépasser les 30 succès des "Blues" la saison passée.
Chasse au record
Les Londoniens détiennent aussi le record du nombre de buts sur une saison avec 103 en 2009-2010. Mais pour combien de temps encore, puisque City en compte déjà 93?
En 1999-2000, Manchester United avait été sacré avec 18 points d'avance sur son dauphin: ce record peut être aussi battu par Guardiola et compagnie, qui en compte 16 d'avance sur leurs voisins honnis (qui ont, de surcroit, un match de plus).
Cette emprise sur la Premier League, les Citizens la doivent bien sûr à leur propriétaires aboudabiens, capables de sortir le chéquier pour reconstruire la défense en faisant signer cet été le gardien Ederson (40 M EUR au Benfica), les latéraux Kyle Walker (57 M EUR à Tottenham), Benjamin Mendy (58 M EUR à Monaco), Danilo (30 M EUR au Real Madrid), puis plus récemment Aymeric Laporte (70 M EUR à Bilbao).
Selon l'Observatoire du football du CIES, Manchester City est le club qui a dépensé le plus pour construire son effectif avec 878 millions d'euros (devant les 805 du PSG et les 747 de Manchester United).
Si le club a bénéficié des largesses du cheik Mansour, tout ne s'est pas réglé au mercato et l'argent ne doit pas cacher la prouesse de Guardiola.
Après avoir adapté ses principes de possession et de passes courtes à la Premier League, le Catalan a bâti un chef d'oeuvre pour se sortir haut la main des "mercredis soirs froids et pluvieux à Stoke", selon l'expression anglaise consacrée.
Manchester est City
Adapter n'est certainement pas se renier: Guardiola a mis encore plus d'emphase sur son style. City a encore augmenté son nombres de passes par match (+45), ainsi que sa possession moyenne sur la saison.
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D'un point de vue plus locale, les "Citizens" ont fait basculer la balance du pouvoir et de l'attractivité de leur côté de Manchester, après des décennies dans l'ombre des Red Devils. Ils ont aussi donné à l'approche plus défensive de José Mourinho un sacré coup de vieux.
La défaite des Red Devils dimanche, à Old Trafford de surcroît, sous une pluie battante et contre la pire équipe du championnat, après une performance sans aucune inspiration, marque ainsi avec emphase l'écart qui sépare les deux équipes.
Reste maintenant aux Citizens à briller sur la scène européenne, après tout Guardiola a été engagé pour ça. Ils ont butté sur Liverpool en quarts de finale, mais avec ce talent, cet argent et le brillant Guardiola, nul doute que ce sacre ne soit que la première pierre d'un édifice bien plus spectaculaire.
Avec AFP