Manifestation contre la France au Tchad: l'avocat Max Loalngar inculpé et incarcéré

Me Max Loalngar au en milieux en t-shirt noir entouré des autres leaders de Wakit Tama, au Tchad, le 9 août 2021. (VOA/André Kodmadjingar)

Un sixième cadre de l'opposition a été inculpé et incarcéré notamment pour trouble à l'ordre public au cours d'une manifestation violente samedi contre la France, accusée de soutenir la junte militaire, a annoncé jeudi le parquet de N'Djamena à l'AFP.

Cette marche de protestation contre la France et sa présence militaire, autorisée par les autorités, avait été émaillée d'incidents. Sept stations d'essence du groupe pétrolier français Total avaient été vandalisées et 12 policiers blessés, selon la police.

"Me Max Loalngar, coordinateur de Wakit Tamma est inculpé pour les mêmes motifs que les cinq autres et mis sous mandat de dépôt et déféré à la maison d’arrêt de Klessoum" dans la capitale, a annoncé à l’AFP Moussa Wade Djibrine, procureur de la République près du tribunal de grande instance de N'Djamena.

"Me Max vient d'être déféré à l'instant même à la maison d'arrêt de Klessoum", a aussi indiqué le mouvement de Me Loalngar sur sa page Facebook.

Ecouter L'opposant Max Loalngar interpellé à N'Djamena

Lundi, cinq responsables de Wakit Tamma, la principale coalition de l'opposition, ont déjà été inculpés "d'attroupement ayant causé des troubles à l'ordre public, atteinte à l'intégrité corporelle de personnes, incendie et destruction de biens", mis sous mandat de dépôt et incarcérés à la maison d'arrêt de Klessoum.

Wakit Tamma considère qu'ils ont été arrêtés à tort pour des "actes de vandalisme" commis par d'autres en marge ou après sa manifestation et exige leur libération immédiate.

Des syndicats, partis politiques d'opposition, groupes armés et ONG internationales ont aussi réclamé leur élargissement "immédiate et sans condition", quand le gouvernement appelle la justice à faire son travail dans une "procédure judiciaire classique".

Le procès des six prévenus s'ouvrira le 6 juin.

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A la mort de l'ancien président, tué au front contre des rebelles il y a plus d'un an, son fils le général Mahamat Idriss Déby Itno avait repris les rênes du pays à la tête d'un groupe de 15 généraux, aussitôt adoubé par la communauté internationale, Paris en tête.

Mahamat Idriss Déby avait alors dissous le Parlement, congédié le gouvernement et abrogé la Constitution, tout en promettant des "élections libres et démocratiques" dans un délai de 18 mois au terme d'un dialogue national entre la junte, les groupes armés et l'opposition.

Depuis, ce forum qui doit réunir toutes les oppositions politiques et armées selon le chef de l’État, n'a pas pu démarrer, les groupes armés ne parvenant pas à s'entendre avec la junte dans un "pré-dialogue" à Doha et l'opposition politique s'étant retirée de son organisation.