Les manifestants, avec notamment à leur tête l'ancien président Mahamane Ousmane (1993-1996), ont défilé dans les rues de la capitale en scandant des slogans hostiles au régime avant de tenir un meeting devant le parlement.
Sur des pancartes on a pu lire : "La paix et la sécurité pour tous les Nigériens", "le peuple exige un code électoral inclusif et consensuel" et "A bas la mal gouvernance".
Cette manifestation est intervenue une semaine après la suspension par l'opposition de sa participation, faute de consensus avec les représentants du gouvernement, à la révision du code électoral élaboré sans elle en 2017.
Lire aussi : Une ONG française va gérer la plus grande réserve naturelle en péril au NigerSelon l'opposition, quatre articles n'ont pu faire l'objet d'un accord, dont l'article 8 qui disqualifie pour une élection toute personne ayant été condamnée à un an de prison au moins.
L'opposant Hama Amadou, arrivé deuxième à la présidentielle de 2016 et qui vit en exil, risque de se voir écarter du prochain scrutin en vertu de l'article 8 du code pour avoir été condamné à un an de prison dans une affaire de trafic international de bébés.
L'absence de compromis sur l'article 8 s'explique "du seul fait que notre frère Hama Amadou serait concerné", a déclaré Mahamane Ousmane. "Si une loi ne doit pas être faite pour une seule personne, elle ne doit pas non plus être faite contre une seule personne, surtout du fait de considérations politiciennes".
Ibrahim Yacoubou, l'ex-ministre des Affaires étrangères qui a rejoint l'opposition après son limogeage en avril, a accusé le régime de "manipulations" visant "à installer la fraude électorale dans le code électoral".
Lire aussi : Des groupes djihadistes veulent s'implanter dans l'ouest au NigerL'article 8 existe "dans notre code électoral depuis 1992", avait réagi Bazoum Mohamed, le ministre nigérien de l'Intérieur, au lendemain de la suspension de la participation de l’opposition à la révision du code.
"Que l'opposition participe à la Céni (commission électorale) ou qu'elle ne participe pas, vraiment ce n'est pas un problème", a jugé M. Mohamed, qui est également président du principal parti au pouvoir.
Lors des discussions sur la révision du code, entamés début octobre, l'opposition a notamment demandé le retour d'une ancienne version de l'article 8 (NDLR: qui n'a pas été officiellement adoptée) qui fixait "une peine de condamnation de trois ans" pour la disqualification à une élection, avait indiqué Massani Koroné, un proche de M. Yacoubou.
Avec AFP