L'essentiel de la colère de l'opposition se focalisait sur les problèmes économiques du pays, alors que la population doit faire face à des pénuries de produits essentiels comme le pain, l'huile ou encore l'essence.
"Les Zimbabwéens souffrent. Le pays n'a pas de pétrole", a déclaré à la foule Nelson Chamisa, le chef du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), la principale formation de l'opposition, qui avait appelé à cette manifestation.
"Quand nous nous sommes unis contre Mugabe, nous ne nous attendions pas à cela. Nos vies sont pires qu'en novembre" dernier, a-t-il ajouté.
Nelson Chamisa a demandé que les fonctionnaires soient payés en dollars et il a réclamé la suppression d'une taxe de 2%, récemment introduite sur toutes les transactions électroniques, très prisées des Zimbabwéens en raison du manque de liquidités.
"On est dans la misère. On doit résoudre la situation rapidement", a estimé, parmi les manifestants, Rachel Chakanetsa, une veuve de 53 ans. "Le prix des produits de base augmente et on ne peut pas avoir accès aux médicaments dans les pharmacies" où les stocks sont épuisés, a-t-elle expliqué.
"Il n'y a pas d'emploi. Le gouvernement actuel ne fait rien pour résoudre nos problèmes", a estimé pour sa part Donald Bango, un garde de sécurité de 25 ans.
Emmerson Mnangagwa, qui a succédé à Robert Mugabe il y a un an, s'est engagé à sortir le pays de la crise économique et financière, mais les Zimbabwéens ont récemment renoué avec des étals vides dans les supermarchés et les pharmacies.