Cette manifestation, à l'initiative du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), une importante coalition de partis, de syndicats et d'organisations de la société civile, visaient notamment à dénoncer la "gestion unilatérale de la transition" par la junte ainsi que son "refus systématique d’ouvrir un cadre de dialogue crédible" pour définir les termes de la transition.
L'ancien parti au pouvoir, le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) et une autre importante coalition formée de partis, de mouvements et d'associations, l'Alliance nationale pour l'alternance et la démocratie (Anad), avaient également appelé à se joindre au mouvement de protestation.
Dans plusieurs quartiers dits d'opposition de la capitale, des heurts ont éclaté entre de jeunes manifestants et les forces de l'ordre, selon un journaliste de l'AFP. Quelques barricades ont été dressées, des pneus brulés, et la police a tiré du gaz lacrymogène pour disperser des petits groupes qui leur lançaient des pierres.
La plupart des quartiers du centre-ville sont restés calmes, mais l'activité était fortement ralentie. Le boulevard du commerce, artère importante de la ville et habituellement noir de monde, était presque désert à la mi-journée, a constaté l'AFP.
"Nous nous réjouissons du succès de notre appel à manifester, ce fut parfait. Partout la ville est restée muette, l'administration paralysée, ce fut un franc succès pour nous", a déclaré à l'AFP Ibrahima Diallo, responsable des opérations du FNDC.
Le colonel Mamady Doumbouya, qui a renversé le 5 septembre le président Alpha Condé au pouvoir depuis plus de dix ans (2010-2021), s'est engagé à remettre le pouvoir à des civils élus dans un délai de trois ans.
Le FNDC avait déjà appelé à manifester le 23 juin, passant outre l'interdiction édictée par la junte. Il avait toutefois suspendu son appel la veille de la manifestation, pour "donner une chance" au dialogue proposé par le gouvernement de transition.
Mais après la dernière réunion avec celui-ci, le FNDC avait dénoncé "une parodie de rencontre", ainsi que "la conduite solitaire et autoritaire de la transition" et "les atteintes graves portées aux droits et libertés fondamentaux".
Trois leaders de ce mouvement ont été violemment interpellés le 5 juillet, provoquant de violentes manifestations spontanées. Ils avaient tous trois été relaxés à l'issue d'un procès où ils étaient jugés pour "outrage à magistrat".