Manifestations à Mexico après le meurtre brutal d’une jeune femme

Manifestation anti-fémicide à Mexico, le 24 mars 2019. D'autres rassemblements ont eu lieu depuis, dont le 14 février contre le meurtre d'Ingrid Escamilla.

Plusieurs manifestations ont eu lieu vendredi à Mexico, notamment devant la présidence, pour protester contre le meurtre particulièrement brutal d'une femme de 25 ans par son compagnon.

Une centaine de femmes, dont beaucoup portaient des vêtements sombres et avaient le visage couvert de cagoules noires, ont scandé devant la présidence des slogans contre les fémicides, exigeant que le président Andres Manuel Lopez Obrador agisse contre ce fléau.

Au cours de sa conférence de presse quotidienne, le président a été interpellé sur ce problème par l'activiste Frida Guerrera, qui lui a reproché de parler beaucoup plus des problèmes de corruption que des meurtres récurrents de femmes. "Je ne fuis pas mes responsabilités", a assuré le président.

D'autres rassemblements ont eu lieu dans la capitale et dans plusieurs autres villes du Mexique pour protester contre le meurtre sauvage d'Ingrid Escamilla, 25 ans. La jeune femme a été poignardée par son compagnon qui l'a ensuite dépecée et éventrée puis lui a arraché des organes qu'il a jetés dans les toilettes de l'appartement où ils vivaient.

Ce crime a provoqué une vague d'indignation au Mexique. L'affaire a également déclenché des protestations contre la diffusion d'images du corps mutilé de la jeune femme qui ont été publiées par des tabloïds de la capitale. Une enquête est en cours pour déterminer comment ces images ont été communiquées aux médias.

"Nous exigeons des excuses publiques des médias pour la diffusion des photos d'Ingrid. Même mortes, nous méritons le respect!", a crié une manifestante au visage masqué pendant une marche dans les rues de Mexico surveillée par quelque 200 policiers anti-émeutes.

Certaines manifestantes se sont dirigées vers les locaux de La Prensa, l'un des quotidiens qui a publié les images du corps de la victime. Elles ont incendié des camions appartenant au journal et ont réclamé que son directeur sorte pour présenter ses excuses.

"Nous sommes toutes Ingrid!", ont-elles scandé. Une délégation de dix activistes a rencontré au palais présidentiel l'équipe de communication de M. Lopez Obrador et exigé que le président "présente des excuses publiques".

Plusieurs agences de l'ONU à Mexico ont condamné le meurtre d'Ingrid Escamilla et des autres femmes tuées quotidiennement au Mexique. En 2019, pays a enregistré 1.006 fémicides, selon des chiffres officiels en-dessous de la réalité.