Le Tchad est devenu producteur de pétrole depuis octobre 2003. Mais la ville de Doba, chef-lieu de la province du Logone Oriental, située au Sud du pays d’où jaillit cette manne, est citée parmi les provinces les plus pauvres du pays.
Les 5% des revenus pétroliers alloués au développement communautaire ne sont qu'une goutte d’eau dans un océan de problèmes, selon les habitants de la province.
"Le pétrole a jailli depuis 2003, mais il y a une seule avenue bitumée qui traverse la ville de Doba. Il n’y a même pas d'eau potable et l’électricité même se donne par secteur et de façon alternative", ont déploré les habitants rencontrés dans la rue.
Si certains estiment que c'est aux natifs de Doba qu'il revient de développer leur localité, ce n'est pas l'avis de Iréné Mbaigoto, vice-président du projet "5% des revenus pétroliers alloués à la zone productrice".
Il estime que le développement de l'ensemble du pays est avant tout un problème d’Etat. Si le gouvernement décide de faire un projet de développement de la ville, aucun natif de Doba ne s'y opposera, affirme-t-il.
M. Mbaigoto estime que les 5% sont des ressources additionnelles qui ne peuvent pas couvrir tous les besoins de la population du Logone Oriental.
Les autorités avaient aussi décaissé des milliards de FCFA pour accorder des prêts aux résidents de la province. Les résultats ne sont pas visibles.
"Doba c’est la plus grande province du Tchad, avec 23 sous-préfectures et 52 cantons et s’il faut évaluer tout ce qui a été fait, je crois que le bilan est très mitigé", souligne M. Mbaigoto.
Des jeunes rencontrés dans les rues de Doba dénoncent un manque d'infrastructures adéquates, notamment pour les sportifs.
Un sentiment partagé par Mbaindodjim Miena Pierrot, directeur de l'unique stade moderne de la ville, construit en 2008 pour un coût global estimé à près de 3 milliards de francs CFA.
"La piste s'est dégradée une année seulement après la réception du stade", a-t-il avoué.
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