Bien de spécialistes et économistes affirment que l’économie burundaise est mal en point par manque de devises. Un dollar américain se vend à plus de 2300 francs burundais sur le marché noir et 1650 francs sur les marchés officiels.
Notre correspondant, Christophe Nkurunziza, à Bujumbura a exploré l'impact de cette dépréciation de la monnaie burundaise sur les importations et exportations des produits et services au Burundi.
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Depuis deux mois, les prix de devises étrangères comme le dollar américain, l’euro ou la livre anglaise ne cessent d’augmenter dans les marchés noirs tandis que sur le taux officiel varie entre 1650 et 1680 des francs burundais pour un dollar.
Seuls les importateurs des produits stratégiques à l’étranger peuvent disposer d’une enveloppe consistante pour importation. Mais les autres importateurs moyens ne peuvent pas disposer de plus de 50 000 dollars américains par an.
Le gouverneur de la banque centrale, Ciza Jean, pointe du doigt les cambistes ambulants et les bureaux de change d’être la source de cette depreciation de la monnaie burundaise.
“Les bureaux de change ne doivent pas réguler le commerce. Leur rôle est de donner de petits montants en devises. Ils utilisent l’argent en provenance des touristes qui viennent au Burundi mais qui ne peuvent pas aller à la banque centrale mais aussi les fonctionnaires qui viennent en mission de l’étranger ou les voisins congolais ou tanzaniens qui viennent au Burundi pour acheter telle ou telle marchandise”, explique-t-il.
Mais cet échangeur de devises affirme que la balle est dans le camp de la banque centrale qui refuse de disponibilité des devises aux clients.
“La banque centrale a donné une instruction que nous ne devons plus aller chercher des devises à la Banque de la République. Mais il y despersonnalités haut placées qui vont chercher même trois mille dollars sans autorisation. Mais la BRB ne donne jamais de tels montants auxpropriétaires des bureaux de change. Il faut donc que la banque centrale étudie les possibilités pour offrir des devises aux bureaux de change. Ce n’est pas de notre faute", souligne-t-il.
Depuis plusieurs mois, l’union européenne qui donnait plus de la moitié de budget du pays à suspendre sa coopération pour pousser les autorités burundaises à dialoguer avec l’opposition pour trouver une issue a la crise que traverse le pays depuis le troisième mandat contesté de Pierre Nkurunziza.
Depuis lors, les devises se raréfient et l’économie burundaise ronronne selon les spécialistes. Les institutions de Brettons Wood sont les seules qualifiées pour donner des avances nécessaires en vue de financer la balance de paiements.