A l'appel des principales centrales syndicales du royaume, des centaines de manifestants se sont rassemblés à Rabat, scandant des slogans contre la "cherté de la vie", la "détérioration du pouvoir d'achat" ou la "corruption".
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Arborant banderoles et casquettes aux couleurs des syndicats, les manifestants ont défilé le long de l'avenue Mohammed V, coeur battant de la capitale qui abrite notamment le siège du Parlement, sous l'oeil des forces de l'ordre. Certains ont appelé le Premier ministre Aziz Akhannouch à démissionner. Des rassemblements similaires ont eu lieu à Casablanca (ouest), selon la presse locale.
Les syndicats exigent notamment le plafonnement des prix des carburants, la réduction des taxes sur les produits de première nécessité et la baisse de l'impôt sur le revenu, afin de soutenir le pouvoir d'achat. La Confédération démocratique du travail (CDT, gauche), a par ailleurs appelé à la libération des "prisonniers politiques" et au "respect des libertés publiques".
Aucun incident n'a été rapporté au cours de ces rassemblements. En mars, le Maroc a enregistré 8,2% d'inflation en glissement annuel, dont une hausse de 16,1% pour les produits alimentaires d'après les statistiques officielles. Le secteur agricole, crucial pour l'économie marocaine, est également confronté à un déficit pluviométrique chronique, ce qui tend encore plus les prix des produits alimentaires.
La Banque centrale du Maroc a relevé en mars son taux directeur de 50 points de base, à 3%, afin d'enrayer la hausse des prix qui affecte les ménages modestes et vulnérables. Elle avait déjà augmenté son taux directeur lors de ses deux précédents conseils en septembre et décembre. En février, le gouvernement a suspendu l'exportation de certains produits, notamment les tomates, afin d'approvisionner le marché local.
Mi-avril, le Premier ministre Akhannouch a affirmé que le gouvernement travaillait sur un programme d'aide directe ciblée, attendu depuis près d'une décennie, qui remplacerait le système actuel de subventions du gaz, de la farine et du sucre. L'objectif est d'atténuer les fortes disparités sociales et régionales du pays. Les autorités espèrent également une reprise de la croissance économique à 4% cette année, alors que la Banque centrale prévoit qu'elle ne dépassera pas 2,6%.