"Liberté", "Justice", "Vive le peuple!", "Le makhzen (terme générique qui signifie notamment le système, le pouvoir) nous humilie!", criaient notamment les manifestants, regroupés sur la grande Place des martyrs de cette ville du Rif, selon des images diffusées en direct sur les réseaux sociaux.
Ils étaient entre 800 selon les autorités locales, et près de 3.000 d'après les organisateurs.
Quelques-uns brandissaient des drapeaux amazigh (berbère), des dessins de colombe blanche, la photo du chef de la république du Rif (république éphémère créée dans les années 1920 lors de la révolte contre le colonisateur espagnol) et des portraits de Mouhcine Fikri.
Cet homme d'une trentaine d'années avait été écrasé le 28 octobre dans une benne à ordures à Al-Hoceima alors qu'il tentait de s'opposer à la destruction de sa marchandise par les services de l'Etat.
Les circonstances atroces de sa mort avaient provoqué les jours suivant une vague de manifestations, qui ont cessé depuis lors. Mais l'indignation reste perceptible à Al-Hoceima, où le dernier rassemblement datait d'une semaine.
Ce samedi, des artistes avaient appelé la population à signer des banderoles et à y exprimer leurs doléances, a expliqué à l'AFP une source associative locale, contactée au téléphone depuis Rabat.
Militants de la cause berbère, activistes mais "aussi de nombreux habitants sont venus écrire quelques mots, pour exiger plus de résultats dans l'enquête sur l'affaire Mouhcine, et dire ce qu'ils pensent de la situation politique et sociale, ou de la marginalisation de la région", a déclaré cette source.
"La mobilisation de la population se poursuit", a-t-il affirmé.
Onze personnes, dont des responsables de l'administration des pêches et des employés du ministère de l'Intérieur, soupçonnées notamment d'"homicide involontaire", ont été présentées à un juge d'instruction, et huit d'entre elles incarcérées. L'enquête n'a pas encore donné l'identité de celui qui a actionné le mécanisme de la benne à ordures.
Avec AFP