Poursuite du procès des militants du Rif au Maroc

Nasser Zefzafi, leader de la contestation populaire dans la région du Rif, dans le nord du Maroc, harangue la foule à Al-Hoceima, Maroc, 18 mai 2017.

De nouveaux militants du mouvement de contestation du Rif, dans le nord du Maroc, ont comparu mardi devant un tribunal de Casablanca, où l'un d'eux a été interrogé pour des propos sur les réseaux sociaux et ses présumées velléités séparatistes.

Cinquante-quatre personnes sont jugées depuis mi-septembre à la chambre criminelle de la cour d'appel de Casablanca, en lien avec le mouvement de contestation dit du "Hirak" qui a secoué entre fin 2016 et mi-2017 cette région historiquement frondeuse et géographiquement enclavée du royaume.

Ils sont poursuivis pour des chefs d'accusation parfois très graves, comme celui "d'atteinte à la sécurité de l'Etat" qui vise le meneur du mouvement Nasser Zefzafi, 39 ans.

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Alors qu'une quarantaine de prévenus a déjà comparu depuis le début de ce procès-fleuve, le juge a interrogé mardi Abdelali Houd, un militant de 29 ans.

Vivant dans une petite bourgade du Rif, il est accusé d'avoir participé à "un complot dans l'objectif de porter atteinte à la sécurité de l'Etat", d'avoir "participé à une manifestation non autorisée", et d'"outrage à des fonctionnaires".

Il encourt une peine allant de 5 à 20 ans de prison.

Sur un vidéo-projecteur, le président de la cour a projeté des photos diffusées sur la page Facebook de l'accusé où on le voit brandir le drapeau rouge et blanc de la République du Rif dans les années 1920.

"Ce drapeau est un symbole", s'est défendu le prévenu, qui a longuement fait l'éloge d'Abdelkrim el-Khattabi, vainqueur du colonisateur espagnol et fondateur de cette éphémère république.

"Utilisiez-vous Facebook pour inciter les gens à manifester?", a demandé ensuite le président de la cour. "C'est une page privée et un espace de débat", a lancé le prévenu, disant être "passionné par l'histoire du Rif".

"Je suis poursuivi pour mes opinions (...) ceci est un procès politique", a-t-il dénoncé.

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Avant Abdelali Houd, des dizaines d'autres accusés ont été interrogés ces derniers mois par la cour de Casablanca, principalement sur des publications Facebook montrant notamment leurs présumées velléités séparatistes.

Certains se sont vus reprocher aussi des "financements de l'étranger", correspondant à des sommes d'argent souvent dérisoires. Les transferts d'argent des Marocains de la diaspora font vivre une bonne partie des Rifains.

Les autorités ont arrêté environ 450 personnes, selon plusieurs associations, et des dizaines de peines de prison ont déjà été prononcées à Al-Hoceïma, épicentre du mouvement.

Avec AFP