Report du procès de 25 Sahraouis accusés de meurtre au Maroc

Un homme participe à une manifestation de soutien à l'indépendance du Sahara occidental, à Madrid le 16 novembre 2014.

La justice marocaine a reporté au 13 mars le procès des 25 Sahraouis accusés d'avoir assassiné des membres des forces de l'ordre.

La Cour d'appel de Salé, près de Rabat, qui a reconnu sa compétence à juger les accusés, a accepté mercredi soir la demande de la défense de soumettre les accusés à une expertise médicale, mais rejeté la requête de leur accorder la liberté provisoire.

Elle a également décidé de convoquer les témoins de la défense ainsi que les rédacteurs des procès-verbaux de la gendarmerie, selon un communiqué du procureur du roi.

Cette audience est la quatrième depuis le renvoi en juillet dernier devant une juridiction civile de cette affaire sensible et scrutée par plusieurs observateurs internationaux.

Les 25 Sahraouis sont accusés d'avoir assassiné 11 membres des forces de sécurité marocaines durant des émeutes déclenchées par le démantèlement en novembre 2010 du camp de Gdeim Izik, près de Laâyoune, au Sahara occidental.

Le Maroc et le Front Polisario, qui milite pour l'indépendance du Sahara occidental, s'étaient à l'époque accusés mutuellement d'avoir provoqué ces affrontements meurtriers.

Au terme d'un feuilleton judiciaire très médiatique, les 25 Sahraouis avaient été condamnés en 2013 par un tribunal militaire à des peines allant de 20 ans de réclusion à la perpétuité.

Le Maroc considère le Sahara occidental comme faisant partie intégrante du royaume, alors que le Front Polisario réclame un référendum d'autodétermination pour cette ancienne colonie espagnole.

Le procès avait été jugé "inéquitable" par des ONG internationales, faisant état "d'aveux obtenus sous la torture", et en juillet dernier, la Cour de cassation avait ordonné la tenue d'un nouveau procès, cette fois devant une juridiction civile.

Les proches des membres des forces de l'ordre tués demandent depuis lors "un procès juste et équitable pour honorer la mémoire des martyrs".

Des images prises le jour du démantèlement du camp et diffusées sur une télévision privée avaient montré des membres des forces de l'ordre être lynchés et tués.

Depuis la reprise du procès lundi, les audiences ont donné lieu à des passes d'armes entre avocats des deux parties, dont des avocats étrangers. Des face-à-face tendus entre proches des victimes et militants sahraouis ont eu lieu en outre près de la cour d'appel.

Avec AFP