Il s'agit de la deuxième audience depuis le renvoi devant une juridiction civile de cette affaire éminemment sensible et scrutée par plusieurs observateurs internationaux, après celle du 26 décembre et immédiatement reportée en raison de l'absence d'un des accusés.
Celui-ci était également absent lundi, car hospitalisé, a indiqué le procureur, qui a appelé à séparer son dossier de celui des autres accusés.
En dépit du refus de la défense, le juge a finalement décidé de disjoindre son dossier, lequel sera examiné le 13 mars. Le procès des autres mis en cause reprendra mardi matin.
L'audience, tendue et plusieurs fois interrompue par des slogans des Sahraouis indépendantistes ou par les protestations des avocats des deux parties, a principalement porté sur l'identification des mis en cause et sur des points de procédure relevant de la forme.
Ils sont une vingtaine de Sahraouis accusés d'avoir assassiné 11 membres des forces de sécurité marocaines, lors du démantèlement en novembre 2010 du camp de protestation de Gdeim Izik, à une dizaine de kilomètres de Laâyoune, au Sahara occidental.
Le Maroc et le Front Polisario s'étaient à l'époque accusés mutuellement d'avoir provoqué les affrontements meurtriers qui avaient éclaté entre forces de l'ordre et manifestants sahraouis.
Au terme d'un feuilleton judiciaire très médiatique, les mis en cause avaient été condamnés en 2013 par un tribunal militaire à des peines allant de 20 ans de réclusion à la perpétuité, notamment pour "violence à l'encontre des forces publiques ayant entraîné la mort avec préméditation et complicité".
Le procès avait été jugé "inéquitable" par le Collectif international d'avocats en soutien aux prisonniers politiques de Gdeim Izik et "entaché d'irrégularités" par Human Rights Watch (HRW).
En juillet dernier, la Cour de cassation avait ordonné la tenue d'un nouveau procès afin que les détenus soient rejugés devant une juridiction civile.
"Nous voulons un procès juste pour honorer la mémoire des martyrs", a déclaré à l'AFP Ahmed Atertour, porte-parole de la Coordination des familles et amis des victimes des événements de Gdeim Izik.
"Les accusés ont exprimé depuis leurs cellules leur solidarité la plus absolue avec les familles des victimes. Mais ils affirment qu'ils n'ont rien à voir dans cette affaire", a souligné le journaliste et militant sahraoui Mohamed Mayara, interrogé par l'AFP.
Le Maroc considère le Sahara occidental comme faisant partie intégrante du royaume, alors que le Front Polisario, qui milite pour l'indépendance de cette ancienne colonie espagnole, réclame un référendum d'autodétermination.
Avec AFP