Aux portes de la médina (vieille ville) de Marrakech (centre), le "village éphémère" de Bab Ighli s'apprête à accueillir sur 300.000 mètres carrés les 20.000 participants attendus à ce rendez-vous planétaire qui doit permettre d'avancer pour limiter le réchauffement climatique.
Une immense canopée --inspirée des tentes traditionnelles marocaines-- a été dressée au coeur du village. Autour d'elle, une "zone bleue", placée sous l'autorité de l'ONU, accueillera les négociations, les personnalités, les journalistes et les délégués des 3.300 ONG accréditées. Dimanche, des centaines de délégués s'y pressaient déjà pour récupérer leur accréditation.
Une "zone verte" sera en théorie ouverte au grand public pour ceux qui se seront auparavant enregistrés.
L'ensemble du site --ses 55 tentes et ses dizaines de salles de conférences-- a été passé au peigne fin vendredi soir par les services de sécurité marocains.
Quelque 12.000 policiers et gendarmes, 250 motards, trois hélicoptères et une centaine de véhicules ont été mobilisés pour cet événement qui durera jusqu'au 18 novembre, selon la presse marocaine.
Plus d'une trentaine de chefs d'Etat ont confirmé leur participation, dont le président français François Hollande (seul président européen attendu pour le moment) ainsi que quelques célébrités (Leonardo di Caprio, Arnold Schwarzenegger).
La présidence marocaine de la COP22 a souhaité que Marrakech soit "la COP de l'action", qui concrétisera les "avancées importantes" enregistrées lors de la COP21 organisée en France en 2015.
L'accord de Paris, adopté par 195 pays, pour lutter contre le réchauffement de la planète, est symboliquement entré en vigueur vendredi.
Mais d'immenses efforts devront être accomplis dans les années à venir pour tenir l'objectif de limiter la hausse du thermomètre "bien en-deçà de 2°C" par rapport à avant la Révolution industrielle. La température moyenne de la planète a déjà gagné près de 1°C et encore bien plus en Arctique ou en Méditerranée.
'Efforts colossaux'
Pour le Maroc, l'organisation de la COP22, "un événement historique", selon son ministre des Affaires étrangères Salaheddine Mezouar, permet de s'offrir une vitrine internationale unique.
Ce pays du Maghreb compte mettre en valeur sa stratégie nationale volontariste en matière d'énergies "vertes" quelques mois après avoir inauguré une des plus grandes centrales solaires au monde aux portes du Sahara. Le royaume ambitionne ainsi de subvenir à 52% de ses besoins en électricité grâce à des énergies renouvelable d'ici 2030.
Avec un sens aigu de la communication, Rabat met en avant depuis des mois une pluie de projets "verts" et de réalisations éco-compatibles ou labélisées COP22. Un "train du climat" a ainsi parcouru le pays pour sensibiliser les Marocains aux enjeux du réchauffement.
Toutes les grandes villes se sont couvertes d'affiches au logo de la COP22, représentant le pavillon de la Ménara, célèbre jardin de Marrakech.
Dans cette ville où trouver une chambre d'hôtel relève désormais de l'exploit, rond-points, grandes avenues et espaces verts ont été décorés tandis que drapeaux et affiches de la COP22 ornent tous les coins de rues.
D'un point de vue logistique, des "efforts colossaux ont été fournis pour réussir" cette COP22, relève l'agence de presse officielle MAP.
"Le Maroc a mis les petits plats dans les grands", résumait un membre d'une délégation nationale. "Il s'agit maintenant d'obtenir une participation à la hauteur", alors que la COP21 de Paris avait fortement mobilisé.
Désireux de renforcer sa position en Afrique, le Maroc va aussi profiter de la COP22 pour organiser un sommet de chefs d'Etat africains le 16 novembre. Il lui donnera l'occasion de relayer encore un peu plus sa récente demande de réintégrer l'Union africaine ainsi que sa position sur le dossier controversé du Sahara occidental.
Avec AFP