Le "mot d'ordre a été bien suivi par les quinze journaux, huit quotidiens et sept hebdomadaires qui devaient paraître mercredi", a affirmé à l'AFP El-Heiba Ould Cheikh Sidaty, directeur du journal privé Al-Akhbar, et l'un des porte-parole des grévistes.
Le mouvement d'une durée d'une journée a été observé par des journaux en français et en arabe, considérés comme faisant partie des plus importants de Mauritanie. Mais les deux quotidiens publics, Chaab et Horizon, et d'autres journaux privés étaient, eux, mercredi dans les kiosques.
Ce mouvement de grève vise à "sensibiliser" l'opinion sur "la situation chronique de la presse écrite qui se meurt à petit feu", affirme l'Initiative des Editeurs de la presse écrite, formée des syndicats des journaux en grève, dans un communiqué.
L'Initiative dénonce une circulaire du gouvernement adressée au début de l'année aux administrations publiques leur interdisant l'octroi d'annonces à la presse en attendant l'adoption d'un projet de loi sur la publicité qui doit être soumis prochainement au Parlement.
Ce projet de loi "a été élaboré sans concertation avec la presse, contrairement à ce qui s'est fait jusqu'à présent pour tous les autres textes de loi" dans le secteur, a déploré M. Ould Cheikh Sidaty.
Outre la faiblesse des ressources publicitaires, l'Initiative cite également parmi les difficultés de la presse écrite la diminution des abonnements, la mévente et les charges des journaux.
La nouvelle loi sur la publicité vise, selon le gouvernement, à réguler le secteur, contrôler les ressources publicitaires et mieux les partager entre les établissements de presse.
Le gouvernement a mis en place ces dernières années un "Fonds d'appui à la presse" de 200 millions d'ouguiyas (500.000 euros), dont près du tiers va à l'imprimerie nationale au titre d'"assistance à l'impression des journaux de la presse nationale".
Avec AFP