Mauritanie : une trentaine de détenus islamistes en grève de la faim illimitée

La sécurité dans la région sahélo-saharienne, thème d'une importante rencontre à Nouakchott

Selon eux, leurs conditions de détention se sont durcies depuis l'évasion d'un détenu jihadiste le 31 décembre. Les prisonniers réclament des visites de leurs parents et une amélioration de l'encadrement médical.

Une trentaine d'islamistes emprisonnés à Nouakchott ont annoncé, mardi 12 janvier, avoir entamé une grève de la faim illimitée. Ils réclament l'amélioration de leurs conditions d'incarcération qui, selon eux, se sont durcies depuis l'évasion d'un détenu jihadiste.

"Nous annonçons le déclenchement par nous, salafistes, de la prison centrale de Nouakchott d'une grève illimitée à compter du (lundi) 11 janvier jusqu'à la satisfaction de nos doléances", indique leur communiqué transmis à l'AFP.

Ces détenus islamistes exigent notamment "des visites (de leurs) parents, sans entraves, la facilitation des procédures" pour ces visites, "la présence permanente d'un médecin" en plus de "la fourniture de médicaments prescrits en temps opportun".

Ils estiment que des "mesures punitives" ont été prises contre eux depuis la "fuite du prisonnier salafiste dans laquelle nous n'avons aucune responsabilité".

Saleck Ould Cheikh, un jihadiste mauritanien condamné à mort en 2011 pour "action terroriste", après une opération à la voiture piégée menée par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) visant à assassiner le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, s'est évadé le 31 décembre de la prison centrale de Nouakchott.

Une première grève de la faim en octobre 2015

La Mauritanie a lancé le 7 janvier un avis de recherche contre le fugitif, âgé de 31 ans, selon un communiqué gouvernemental.

Son épouse et sa soeur, qui lui rendaient souvent visite à la prison, ont été arrêtées le 4 janvier à Nouakchott dans le cadre de l'enquête visant à déterminer les responsabilités et les conditions de son évasion.

Les salafistes détenus à Nouakchott ont été arrêtés pour activités terroristes présumées.

Trois d'entre eux avaient déjà observé, en octobre 2015, plusieurs jours de grève de la faim.

D'après l'Association des femmes chefs de ménage de Mauritanie, qui vient en aide au démunis et aux familles de détenus notamment, ils réclamaient des autorités un dialogue sur les conditions de leur repentir et de leur réinsertion, à l'instar des discussions organisées par l'Etat entre des oulémas mauritaniens et des prisonniers islamistes qui ont été libérés en 2010 après un large repentir.

Avec AFP