Mauritanie : une peine de trois ans de prison pour les trois anti-esclavagistes

Biram Ould Dah Ould Abeid

C’est ce qu’a requis jeudi le parquet au procès de trois militants anti-esclavagistes jugés pour "appartenance à une organisation non autorisée".

Des amendes dont le montant n'a pas été précisé vont avec la peine requise par le parquet.

La plaidoirie des avocats de la défense a commencé jeudi soir au cours de ce procès ouvert depuis le 5 février.

Les trois prévenus, tous membres de l'Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA), une ONG anti-esclavagiste, ont plaidé non coupables.

Ils avaient été arrêtés lors d'une manifestation organisée par ses sympathisants après l'arrestation en novembre 2014 du chef de leur organisation, Biram Ould Dah Ould Abeid, un candidat à l'élection présidentielle de juin 2014, et de neuf de ses camarades.

Les deux autres militants anti-esclavagistes ont été condamnés le 15 janvier 2015 à deux ans de prison ferme par une Cour correctionnelle à Rosso (sud), pour notamment "appartenance à une organisation non autorisée".

Sept autres avaient été relaxés.

Selon une source proche de l'IRA, trois autres militants anti-esclavagistes doivent comparaître prochainement.

Ils avaient été arrêtés en octobre 2014 lors d'une campagne dans les mosquées où ils dénonçaient "l'utilisation de l'islam pour perpétuer l'esclavage".

L'esclavage a officiellement été aboli en 1981 en Mauritanie.

Depuis 2007, les personnes reconnues coupables d'esclavagisme y encourent des peines pouvant aller jusqu'à 10 ans de prison mais le phénomène et les pratiques qui y sont liées perdurent néanmoins, selon des ONG.

(L’information reprise dans cet article provient de l’AFP).